Il est le seul encore vivant parmi ceux que l’on appelait The Big Six (avec Martin Luther King, James Farmer, A. Philip Randolph, Roy Wilkins, Whitney Young). Son nom est surement inconnu par la plupart des personnes qui liront cet article. Pourquoi ? Parce que quand nous parlons de révolutionnaires, de lutte contre la ségrégation, nous nous arrêtons à certains personnages de l’histoire…
J’ai eu la chance de rencontrer John Robert Lewis le
7 Mai 2014 dans son bureau de Washington. J’avoue qu’avant mon voyage, je n’avais jamais
entendu parler de lui ou alors je ne m’en souvenais pas. C’est à travers un
film sur sa vie (voir la vidéo) que j’ai découvert l’homme. Comme Billy Billy
dirait « De la ferme à la chambre des représentants, hum Lewis a réussi !»
Plus sérieusement, la vie de Lewis montre que le résultat
final en valait la peine. Lorsque nous croyons en quelque chose, nous avons le
droit mais surtout le devoir de nous battre afin de défendre nos valeurs et idéologies.
Il le dit lui-même : «My parents said, don’t get into troubles;
but, I got into troubles and it was good troubles, necessary troubles. »
C’est un homme plein de vigueur qui nous a reçus
dans son bureau cet après-midi. Franchement au début, je me demandais s’il
allait rester debout durant tout l’entretien. Et pourtant, l’homme qui a été emprisonné
40 fois dans les années 60 et encore 5 fois récemment a toujours de l’énergie à
revendre.
Né le 21 Février 1940, John Robert Lewis a grandi
dans une ferme dans l’État de l’Alabama. Élevé avec ses neuf frères et sœurs selon
les préceptes chrétiens, rien ne prédestinait cet homme à être aujourd’hui le représentant
du 5e district congressionnel de Géorgie à la Chambre des représentants
des États Unis.
Inspiré par des pacifistes comme Rosa Parks et
Martin Luther King, John Lewis s’est engagé dans la lutte contre la ségrégation
raciale alors qu’il était encore étudiant. Il fut chairman du Student Nonviolent Coordinating Committee
(SNCC) l’une des principales organisations du mouvement afro-américain des
droits civiques dans les années 60. Il a rédigé un discours en réaction au
Civil Right Bill de 1963 qui ne protégeait pas les afro-américains des brutalités
de la police et ne leur octroyait pas le droit de vote.
Petite
anecdote : Pendant la marche de Selma, il portait
un sac à dos comme le montre la photo. Il nous raconte qu’il avait dans ce sac deux
livres car il pensait qu’il serait encore arrêté et voulait quelque chose à
lire en prison. Une pomme et une orange car il voulait avoir quelque chose à
manger. Et enfin une brosse à dent et une pâte dentifrice au cas où il irait en
prison car il aurait aimé se brosser les dents…lol!
Dans un pays où les noirs et les blancs ne pouvaient emprunter le même taxi. Dans un pays où les noirs et les blancs n’utilisaient pas les mêmes lavabos dans les endroits publics. Dans un pays où réclamer ses droits était passible d’emprisonnement et de bastonnades…
Des hommes se sont levés et ont œuvré pour que les générations
futures n’aient pas à subir ces inégalités sociales. Ce n’était indubitablement
pas facile. Mais malgré les coups et les arrestations, «They never gave up, they kept eyes on the prize.»
John Lewis est l’un des pionniers de la lutte contre
la ségrégation raciale aux États Unis. Il montre que l’espoir n’est jamais perdu. Que
nos efforts seront toujours récompensés. Et enfin qu’avec le courage et malgré
toutes les difficultés qui pourraient émerger de nos combats, We Shall Overcome.
Plus d'informations sur le personnage.
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Oh Oh deep in my heart, I do believe that we shall overcome someday...
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