vendredi 7 octobre 2016

Les Chroniques de Tchonté: Madame la Présidente de Fatou Fanny-Cissé

Je ne vous l'ai pas dit mais maintenant je fais aussi des vidéos pour partager mes lectures :)



samedi 24 septembre 2016

Hackathon avec la Compagnie Ivoirienne d'Electricité



« Mireille maman dit d’éteindre le climatiseur ». La voix de ma cousine me réveille. J’arrête la climatisation et je me rends compte dans un sursaut qu’il est 7h33. Mon téléphone a décidé de ne pas charger cette nuit. Je n’ai donc pas entendu d’alarme. J’aurais dû être au siège de la CIE à 7h30. Très rapidement, je me prépare et à 8h je hèle un taxi. 
« Chef je vais au siège de la CIE à Treichville.

- D’accord.
- J’ai 2000.
- Hum… faut donner 3000 on va partir.
- Bon 2500 ? 
- Hum le problème est que si on va qu’il y a embouteillage je ne pourrai pas augmenter le prix.
- Bon on y va et s’il y a embouteillage je te donne 3000.

Le chauffeur accepte et je monte en lui demandant : « Donc Samedi là aussi il y a embouteillage? »
- Hum maman, Abidjan n’a pas honte oh! Même samedi il y a souvent des embouteillages. 

J’en rigole et m’installe confortablement à l’arrière pour plus de sécurité. Dieu merci il n’y a pas d’embouteillage. J’arrive à 8h25. J’aurais dû être en retard par rapport au programme mais heureusement pour moi on en est encore au petit déjeuner. A 10h30 on commence enfin…

Se plaindre c’est bien, mais contribuer à trouver des solutions c’est mieux. La majeure partie des participants du Hackathon sont du domaines du web: Developers, graphistes, community managers, journalistes; étudiants… mais il ne s’agira pas de développer des applications. Le but de ce hackathon est de developper des stratégies et des solutions pour améliorer les services et relations clients de la CIE.


Ces derniers mois, la population en Côte d’Ivoire, (et même nous qui étions à l’étranger) se plaignait des hausses de prix sur leurs factures d’électricité. Sur les réseaux sociaux, parfois dans les rues et avec violence, les clients, ou de simples usagers (les sous couverts) criaient leur ras le bol. J’ai eu l’occasion avec la présentation de Mr N’Dri Léandre, Directeur des Etudes Economiques de mieux comprendre le fonctionnement de la CIE. Je partage avec vous certaines des choses que j’ai apprises. Suivez le hashtag #hackcie sur Twitter pour plus d’infos:

  • La CIE est un service public et donc d’intérêt general. De ce fait le service doit être continu, adapté aux progrès technologiques et aux besoins de la demande, offert de manière égalitaire à tout le monde, et avoir la primauté sur les intérêts privés en cas de conflits.


  • La plupart des coupures de courant sont dues à une panne. De même que notre compteur de courant saute à la maison quand maman et moi allumons notre clim en meme temps, il arrive parfois que les équipements de la CIE fonctionnent mal en cas de surcharge (les branchements araignées, anarchiques).  La CIE ne coupe jamais le courant pour le plaisir ou à titre punitif.

  • On a l’habitude de dire que la CIV exporte le courant alors que les gens paient moins cher dans les autres pays. C’est faux! Le seul pays de la sous region où le courant coûte moins cher qu’en Côte d’Ivoire est le Niger parce qu’il reçoit plus de 80% de son électricité du Nigeria.

  • Les conditions d’abonnement, le tarif de l’électricité ne sont pas fixés par la CIE mais par l’Etat. Dans certains pays le gouvernement (l’Etat) prend en charge une partie des frais d’électricité. En Civ, la CIE s’autofinance et les frais sont à la charge de la population. 

  • La CIE n’est pas le seul producteur d’électricité en Côte d’Ivoire. Elle produit à peu près 15% de l’électricité. Par contre elle est la seule compagnie à produire et à distribuer le Courant parce que certains secteurs comme la distribution du courant, et la téléphonie fixe par exemple, sont des monopoles naturels.


L’objectif à la fin de cette journée est de développer des solutions basées sur 4 thèmes:
  • Les technologies de gestion de la relation client.
  • Les nouveaux modes de consommation de l'énergie.
  • Les nouveaux modes de communication interne.
  • Les produits de demain: la représentation géographique et les changements du marché avec l'essor des TIC.  
J’espère qu’on réussira à créer la CIE de demain avec plus de collaboration entre la CIE, les clients et les simples usagers. 

jeudi 30 juin 2016

Une ombre dans le parc...




Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Comme d’autres ombres errant autour d’elle. Son histoire ? Elle seule saurait la conter. Je m’efforce quand même de lui inventer un récit. Je l’imagine avant. Belle. Propre. Rayonnante. Souriante. Elle n’avait rien à avoir avec l’ombre assise dans ce parc. Avant, cette peau brulée, luisait. Elle était éclatante. Je l’imagine amoureuse. Je la vois gambader, chanter. Elle affichait un embonpoint insultant. Ses yeux étaient habités par une flamme. L’une de ces flammes que seuls possèdent les gens heureux. C’était avant la première fois. Elle avait un boulot. Elle avait des amis. Du moins elle les considérait comme tels à cette époque. Et puis il y a eu la première fois. Ce n’était rien de bien méchant. « Essaie juste un peu » lui a dit Laura. Laura est une fille cool qu’elle venait de rencontrer. Laura est blonde avec tous les stéréotypes qui vont avec. Pour être cool comme Laura elle a essayé. Rien qu’un coup. Rien qu’une fois. Plusieurs coups ont suivi. Elle a succombé plusieurs fois. Elle était prise au piège. C’était donc ça ? Ce qu’ils appellent une addiction. 

« J’arrête quand je veux ». Elle le disait à ceux qui voulaient l’aider. D’autres avant elle l’ont dit aussi. Elle se croyait spéciale. Elle n’était pas une exception. Ses bains se firent rares. Elle peinait à se nourrir correctement. Son boulot ? Elle l’avait oublié depuis belle lurette. De toutes les façons ils ne voulaient plus d’elle. Ni ses patrons. Ni ses amis. Ni lui, son amoureux. Son Jordan. Avant elle était propre et belle. Il l’aimait. Son Jordan aux yeux rieurs. Son Jordan au corps d’Hercule. Il a tenté de l’aider. Face à son rejet, il est parti. Ce fut ensuite son appart. Comme tout le reste, sa vie défila sous ses yeux. Ses rêves s’envolèrent sans elle. Aujourd’hui elle n’est plus propre. Sous ses haillons, j’imagine qu’elle est toujours belle. En dessous de cette crasse, il y a surement une lumière. Je n’en saurai jamais rien. Elle tire un nouveau coup sur sa pipe. Je me dépêche de m’éloigner. Elle ne m’inspire pas de dégout. Enfin, j’essaie de me convaincre que la puanteur qu’elle dégage ne me révulse pas. J’essaie de me convaincre que je ne suis pas comme les autres. Que je suis différente de ceux qui changent de chemin en la voyant. Je prétends que je crains juste une brusque réaction de sa part. Je prétends craindre une crise d’asthme en respirant la fumée qu’elle expire. Je me mens à moi-même. Comme les autres je m’éloigne. Je ne lui donnerai pas l’occasion de raconter son histoire. De loin, je lui invente une vie.

jeudi 2 juin 2016

Mes belles imperfections


Ça fait plus d'une heure que je me tiens devant le miroir. L'image que la glace me reflète me plaît. Tout est parfaitement dessiné. Je n'ai rien à envier à Beyonce et Rihanna. Et je ne leur envie rien. Je me tiens toute nue et j'admire chaque partie de mon corps. Derrière je peux voir mon mari. Il se retourne encore dans les draps. La nuit dernière n'a pas été de tout repos. Tous les endroits de la maison ont été visités. Malgré tout ce sport nocturne, je me suis levée de bonne heure. Comme tous les jours depuis que je suis mariée. Je souris en pensant à ma première rencontre avec Emmanuel. C'était la première fois que je le voyais. Mais lui m'avait déjà remarqué depuis bien longtemps. Il m’a adressé la parole après une réunion du club de business. Nous sommes d'abord devenus amis. Jamais il n'a eu un geste déplacé, un mot à l’envers. J'étais donc à mille lieues d'imaginer ses sentiments. Nous étions tous les deux étudiants à l'Université Internationale de Grand Bassam. Il entra dans ma chambre un soir. Il était presque l'heure du couvre-feu. Tous les garçons étaient partis dans leur résidence. Sa mine témoignait de son embarras. "Sabine j'ai quelque chose à te dire." C'était la première fois que je le voyais ainsi. Ses mains tremblaient et ses yeux étaient baissés. Je ne répondis pas. J'attendais qu'il continue de lui-même. 

- Tu sais que je pars à Atlanta dans deux semaines.

- Ah oui je sais. Tu n'as pas besoin de faire toute une cérémonie pour ça.

- Tu m'as dit que toi tu irais à Mankato. Ce qui veut dire qu'on ne sera plus ensemble.

- Tu aimes ça hein! Il y a Skype, WhatsApp, Viber etc. On sera toujours amis. Personne ne te remplacera.

- Justement je ne veux plus qu'on soit amis.

-Ayi! Tu as quel problème ?

-Je te trouve belle ah! Depuis je parle, je baisse la tête, tu ne peux pas lire entre les lignes? A chaque réunion j’ai les yeux braqués sur toi. Lorsque tu te tiens debout au milieu des autres, je ne vois que toi. Lorsque je me tiens devant tout le monde, c’est pour toi et uniquement toi. Je me mets en valeur pour que tu me voies. Je suis fan de toi! Non je t'aime. Si je dis fan seulement tu ne vas pas comprendre. Bon je m'en vais ils vont fermer les portes.



J'ai mis du temps à m'en remettre. C'était bien la première fois qu'un garçon me trouvait belle. J'avais eu droit à "tu es charmante, tu es intelligente, tu es mignonne " et tous les autres compliments qu'on utilise pour ne pas te dire clairement que tu es moche. Je savais que j'étais intelligente. Mais je ne sentais pas mon corps et mon esprit en harmonie. L'homme couché derrière moi m'a appris à aimer mes imperfections. Chacune de ses caresses atteste de ma beauté. Chacun de ses baisers me dit que je n'ai rien à envier aux autres.

Debout devant le miroir, je regarde mes bras. Autrefois je les trouvais difformes. Je les trouvais trop gros par rapport à mon tronc. Je trouvais mes fesses trop plates. Et mon visage ? N'en parlons pas. Ces lèvres qu'aujourd'hui j'appelle voluptueuses, je les traitais de volumineuses. Emmanuel m'a aidé à avoir un autre regard sur mon corps. Il m'a appris à aimer ce corps que je rejetais. Oh j'en ai entendu plein dire qu'il faut s'aimer soi-même. Ils disent qu'on ne doit pas attendre quelqu'un pour nous dire qu'on est belle. C'est vrai. Mais c'est toujours un plaisir d'entendre mon chéri me dire à quel point je suis magnifique. Quand je me tiens devant la glace, je ne vois plus une jeune fille petite et rondouillette. Je vois une femme de taille moyenne avec des rondeurs. Je vois une femme belle, intelligente et amoureuse. Quand Emmanuel me regarde comme il le fait actuellement du lit, je n'envie aucunement Beyonce ou Rihanna. Je me glisse dans les draps à ses côtés et je respire son odeur de mâle. Et pour ceux qui pensent que je ne me trouverai plus belle s'il me quitte, vous vous trompez. Il m'a appris à aimer mais surtout à m'aimer avec ou sans lui.

vendredi 27 mai 2016

Bienvenue au Salon International du Livre d'Abidjan 2016 !


Ce jeudi 26 Mai 2016, j’étais comme Alice au pays des merveilles. Le Salon International du Livre d’Abidjan a ouvert ses portes au Palais de la Culture Bernard Binlin Dadié de Treichville. Dès mon entrée je remarque un bibliobus garé dans le parking. C’est l’une des bibliothèques ambulantes de la fondation Children of Africa qui circulent dans le pays. A l’intérieur, se trouvent des livres pour enfants, mais aussi des œuvres destinées aux adultes ainsi que quelques classiques français. Les responsables m’informent que le bus est accessible à tous. Vous ne pouvez pas emprunter de livre. Mais vous pouvez en lire autour du bus. Au moment même où j’effectue ma visite, un groupe d’enfants participent à un atelier ou de manière drôle et imagée on leur explique l’importance de la lecture.



L'atelier de lecture et le bibliobus de la fondation Chilldren of Africa

Apres avoir passé l’épreuve du détecteur de métaux, je pénètre au cœur de l’évènement. De nombreux stands sont dressés dès l’entrée. En écrivant ces lignes, je me rends compte que je n’ai pas eu l’occasion de visiter plusieurs d’entre eux. Et pour cause ! J’ai eu envie de tout acheter dès que je suis entrée. Le premier livre sur lequel je tombe est Les confessions de l’enfant-microbe. Je le prends automatiquement et l’auteur me le dédicace. Je m’arrête à presque tous les stands que je rencontre. Au fur et à mesure, mon portefeuille se désemplit et fini par crier famine. J’y ai laissé des sous, mais je suis rentrée avec le bonheur. (Qui a dit que ça ne s’achetait pas ?)


Mon accompagnatrice du jour et l'auteur Samuel Dégni.


J’ai été ravie de voir plusieurs collégiens et lycéens dans leurs uniformes. Des écoles sont venues pour éveiller ou maintenir le gout de la lecture en leurs élèves. J’ai découvert que le fondateur de mon école primaire est écrivain. J’espère avoir l’occasion de me procurer ses livres le samedi. Mon coup de cœur de cette première journée du SILA a été Benjamin Kouadio. J’ai acheté sa bande dessinée John Koutoukou pour l’un de mes neveux. Il a aussitôt fait la plus belle dédicace qu’il m’ait été donnée de voir. C’est Yanis qui sera content !




J’ai entre autres obtenu des dédicaces des dames Regina Yaou, Fatou Fanny-Cissé, et Komara Constance Mariam. J’y ai également découvert le critique littéraire Auguste Gnaléhi. Je me suis rendue compte que j’ignorais beaucoup de choses/gens dans l’univers de la littérature ivoirienne. Mais je vais essayer de me mettre à la page. 

L'ecrivain Komara Constance Mariam

Le critique Auguste Gnalehi


Le salon du livre se tient jusqu’au Samedi 28 Mai au Palais de la Culture Bernard Binlin Dadié. Vous pouvez encore y faire un tour. Vous vous perdrez peut être comme moi devant le flot de merveilles. Il y aura aussi des ateliers comme une représentation du collectif Au nom du Slam ce vendredi. Vous pouvez voir la suite du programme sur Rythmes d’Afrique. Pour les prochaines éditions, j’espère qu’on aura une idée du programme bien avant le début de l’évènement. Mais pour le moment vive le SILA 2016 et vive le livre !



:)



mercredi 25 mai 2016

9nine dances ou des histoires dansées...



Je vous disais que la Cote d’Ivoire est l’endroit le plus doux au monde (malgré l’insécurité et tous les autres bobos). Paule-Marie Assandre l’a une fois de plus confirmé avec 9nine dances. Il s’agit d’un spectacle de danses qui a eu lieu le 21 Mai 2016 à l’Espace Crystal Zone 4C. 9nine dances c’est bien plus que neuf danses. Ce sont des corps qui nous content leur histoire. Ce sont des femmes qui nous livrent leur quotidien à travers des mouvements dont elles seules détiennent le secret. Bien sûr il y avait aussi des hommes mais disons qu’ils n’étaient que des accompagnateurs. Le jackpot, ce sont ces jeunes dames qui pendant plus d’une heure m’ont donnée des frissons et m’ont arrachée cris et applaudissements. 


Paule-Marie Assandre ou comme dirait l’autre, L’artiste, a monté ce spectacle pour venir en aide aux femmes prostituées. C’était de l’art social. Sur scène se retrouvaient des gens qui n’étaient pas forcement danseurs ou chanteurs de métier, mais qui se sont prêtés au jeu. Bien que le spectacle ait commencé en retard, les premières notes m’ont fait oublier le temps écoulé. D’une voix suave mais forte et de gestes savamment exécutés, Paule-Marie a lancé le ton de la soirée. Elle nous a introduits dans sa tête, où tout n’est pas forcement net. 


A travers des mises en scènes alliant théâtre et danse, Paule-Marie nous a montr
é multiples facettes de la femme. Fille de joie, femme amoureuse, femme battue, star victime de l’apologie de la perfection, épouse trompée puis veuve, chrétienne dévouée, artiste passionnée, mère soucieuse, etc. Il fallait y être pour comprendre pourquoi 9nine dances doit être reproduit encore et encore, si possible chaque semaine ou chaque mois. La salle était toute petite mais j’aimerais bien revoir ce spectacle avec plus de monde. 15,000 FCFA pour la magie de ce samedi soir-là, je vous assure que ce sont des sous bien dépensés. 



J’ai particulièrement aimé les histoires de la femme battue et celle de l’épouse et la maitresse qui se battaient pour l’héritage de l’homme infidèle. Sans oublier ce passage ou plusieurs fées ont brandi des pancartes invitant à la self-acceptance, à l’estime de soi et la promotion de la beauté de toutes les femmes. A un moment du spectacle, la femme battue a laissé échapper un cri strident. Une petite touche de douleur qui m’a fait sourire (un peu sadique ?). Mais ce sont tous ces petits éléments qui ont contribué à la saveur de 9nine dances. On pouvait voir dans leurs gestes et l’expression de leur visage, que les danseuses vivaient ce qu’elles contaient. Le combat de la fille de joie et de l’épouse trompée était un délice. En fait tout était délicieux et si vous avez raté, bah je vous plains.
Mais comme je suis gentille, je vous laisse un petit aperçu de la soirée. J’espère pour vous que 9nine dances se refera. Mais en attendant, chapeau à Paule-Marie et à son équipe.







  





mardi 24 mai 2016

Plus de confort et de sérénité avec Africab!

Longue attente à l'Office National d’Identité 

Deux heures d’attente, des litres de sueurs écoulés, de nombreux soupirs d’exaspération poussés… et j’ai enfin eu ma carte nationale d’identité. Au cas où vous ne le saviez pas je suis ivoirienne; je viens du pays le plus doux au monde. Et parmi les choses qui nous rendent la vie belle actuellement, se trouve Africab. Il s’agit d’une nouvelle compagnie de transport qui vous permet de vous déplacer à Abidjan en toute sécurité.

Le mercredi dernier, je devais me rendre au Plateau à 17h. A 15h30 j’étais dans les locaux de l’Office National d’Identité à Yopougon vers Saguidiba. J’ai téléchargé l’application Africab le même jour et j’ai commandé mon taxi. A 16h le chauffeur m’a appelée pour m’informer qu’il était au carrefour Siporex. Il avait quelques minutes de retard à cause des bouchons. Quelques instants plus tard il était là. Confortablement installée, j’ai aussitôt entamé la conversation avec mon conducteur du jour. J’ai appris qu’il y a deux femmes parmi les chauffeurs d’Africab. La demande de taxis est explosive et ce n’est pas toujours facile de satisfaire tout le monde. J’espère qu’ils donneront plus tard l’opportunité à plusieurs clients dans la même zone, d’emprunter le même véhicule. En attendant, je vous donne 5 bonnes raisons (plus même) pour utiliser Africab.




1- La réservation est facile. Vous pouvez utiliser l’application mobile, appeler au 9955 ou le commander votre taxi sur le site web afri-cab.com. Plus besoin d'aller attendre au bord de la route un taxi qui ne vient pas.

2- La sécurité. J’avoue que la raison première pour laquelle j’ai voulu utiliser le service est parce qu’il est sûr. Plus besoin de m’inquiéter si le chauffeur de taxi s’arrêtera en cours de route pour uriner et me sortira une arme blanche.

3- Le syst
ème de géolocalisation. Plus besoin de vous déplacer, ou de demander votre chemin à une tierce personne en cours de route. Votre Africab vous trouvera où que vous soyez et vous déposera exactement où vous vous rendez. J’ai utilisé le système pour me rendre chez un ami et il était très fiable. Le chauffeur m’a informée qu’ils ont apporté quelques améliorations à l’application Google Maps. 


4- Le wifi, la climatisation, et la possibilité de charger votre téléphone. Ma batterie était complément déchargée et je dépends malheureusement beaucoup de mon téléphone. Le chauffeur avait un câble Samsung, et donc j’ai pu charger mon téléphone. Si vous avez le câble d’un autre portable, vous pourrez également le recharger. La possibilité de surfer gratuitement sur la toile, et la climatisation, ne font qu’en rajouter au confort.

5- Enfin je pense qu’avec tous ces atouts, le prix est parfois abordable. Le trajet entre Yopougon vers Saguidiba jusqu’au Plateau Boulevard Roume, m’a coûtée 2300 FCFA -mais en tenant compte d'une réduction de 3000 FCFA pour la première utilisation -(rajouté après verification). Je crois que j’aurais pu payer 2500 FCFA avec un taxi compteur. Le lendemain, j’ai payé 2900 FCFA pour aller de l’université de Cocody à Adjamé Renault.

Plus tard, j’ai vu des plaintes et j’ai moi-même eu recours à d’autres moyens de transport face à certaines facturations. Ce serait bien de savoir en fonction de quoi est ce que les prix sont fixés. Mais il y a au moins l’avantage de connaitre le coût avant de valider la commande, et donc on peut toujours changer de décision.


J’espère que le service et le prix s’amélioreront au fil du temps mais en tout cas avec Africab, je suis sereine et à l’aise. Je leur souhaite de beaux jours.

lundi 23 mai 2016

Des microbes géants en pleine capitale...




Je suis arrivée à Abidjan il y a une semaine. Comme tout étudiant de la diaspora, je me suis ruée sur les différents mets du pays. Je suis également à l’affut de tous les évènements d’Abidjan, je ne veux rien rater. Mais j’avoue que je ne suis pas sereine à 100% à chacune de mes sorties. Et pour cause ? Il ne se passe pas une journée sans qu’on ne parle d’une personne agressée par « les microbes ». Si vous êtes ivoiriens, vous avez forcement entendu parler de ces gamins qui armés de machettes et sous l’influence de substances illicites tuent impunément les Abidjanais pour des bagatelles. La liste des victimes s’allonge et on se demande ce que font les autorités pour freiner ce fléau. Peut-être à l’abri dans leurs grands châteaux ils ne savent pas que le peuple se meurt ? Eh bien j’espère que cette page Facebook arrivera à attirer leur attention. Allons tous aimer la page "Les microbes m'ont tué, le gouvernement n'a rien fait pour me sauver". Aussi minimes que soient nos efforts, mettons ensemble un terme à ce problème.

J’ai écrit les mots précédents il y a quelques jours sans avoir eu le temps de les poster. Le lendemain, des publications ont surgi pour vanter la prouesse des forces de l’ordre. Il parait que plus de 200 « microbes » ont été arrêtés. Est-ce vrai ? Est-ce que ces chiffres sont réels ou inventés ? Quoi qu’il en soit, j’espère que des dispositions ont vraiment été prises parce que l’émergence ne se fera pas dans l’insécurité. Vous pouvez aussi suivre les publications dans le groupe Police Secours pour être au parfum des évènements. 

lundi 9 mai 2016

Lettre à mon futur époux...


Dear future husband,

J'ai le regret de t’annoncer que je ne sais pas cuisiner. Oh contrairement à Emile, je fais plein de tours dans ma cuisine. D’ailleurs quelques fois je reçois des compliments sur mes plats. Mais la plupart du temps, je n’aime pas cuisiner pour les autres. La raison est simple. Etant donné que je n’ai pas la créativité culinaire de Loic Dablé, je préfère que mon ventre soit l’unique cobaye de mes expériences. Alors oui je sais confectionner quelques plats. Moi-même j’aime manger, c’est un art dans ma famille. Quelques fois, je ne m’en sort pas mal au fourneau. J’aime cuisiner mais pas tout le temps. J’appréhende un peu notre union parce qu’à ce qu’il parait je devrais cuisiner tous les jours pour mon époux. Quand j’étais petite, mes frères disaient que tu me renverrais chez mes parents parce que je ne saurais pas faire la cuisine. J’avoue que chaque fois que maman était au fourneau, je regardais Disney Channel ou lisais un livre. 
Google aidant, j’ai été la première étonnée une fois à l’étranger, de découvrir que je pouvais me nourrir. Si on peut appeler ça nourriture… 




Il parait que pour garder un homme, il faut satisfaire son ventre et son bas ventre. Je ne vois par contre pas beaucoup de choses sur comment satisfaire une femme. Ouh la ! Avant de me dire que je suis une féministe comme si c’était une injure, je te rappelle que Justin Trudeau s’est qualifié de féministe aussi. Mais je m’éloigne du sujet. Pour certains, les cadeaux et les compliments sont les meilleurs alliés des femmes. Côté cadeaux, je ne dirai pas non à quelques livres ou à des Lys blancs. Les compliments également sont les bienvenus. Mais j’ai malheureusement eu deux ex petits amis et demi et ils étaient plutôt avares en compliments et en cadeaux. Mais vrai vrai la, ce n’est pas pour ça que je les ai gbra. Je digresse encore désolée. 


Je ne sais pas encore ce qui pourra me satisfaire mais j’espère qu’on le découvrira ensemble. Une chose est sûre, il y aura bien plus que des compliments et des cadeaux. J’aurai besoin de ton cerveau et de ta compréhension. Je ne sais pas pour toutes les femmes, mais je sais que certaines n’aiment pas préparer. D’autres comme moi ne sont pas des tops chefs mais peuvent s’en sortir quelques fois. Lorsque ça n’ira pas, dans la cuisine comme ailleurs, on ne tweetera pas. On s’assiéra à deux. On discutera. Chacun commentera ce qu’il like ou pas. On trouvera des compromis et on continuera de s’aimer. Pour toi, je ferai des efforts. Si je ne sais pas cuisiner un plat que tu aimes, tu ne te plaindras pas chez tes amis. Tu essaieras d’être romantique. Tu m’apprendras à le cuisiner, si toi-même tu sais le faire. Dans le cas contraire si mes quelques essais en solo s’avèrent tous infructueux, on pourra dîner chez Saakan. Et puis quelques fois, parce que je serai tout simplement fatiguée par le boulot, ou juste un brin paresseuse, je commanderai sur HelloFood

Admire mon art :) 

J’ai des amis qui débattent beaucoup du rôle de la femme dans le mariage. Je préfère ne pas trop m’y pencher. Ce que X fait dans son mariage ne regarde que lui. Avant le nôtre, nous déterminerons ce que nous aimons, et ce que nous n’aimons pas. Pour les talents il faut que tu saches. Je ne sais pas dessiner et je ne sais pas chanter. Peu importe ce que mes amies diront, je ne me débrouille pas mal en danse *lève les yeux au ciel*. Je t’ai donné un avant-gout de ce qu’il en sera pour la cuisine. Si tu aimes toi-même cuisiner, je t’en aimerai davantage. Sinon, tu comprendras que parfois j’ai la flemme. Bien sûr comme je le disais tantôt, on discutera beaucoup avant de se marier. Chaque problème, on managera. Si après cette longue lettre, tu acceptes de lier le sort de ton ventre à mes talents de cuisinière, ce sera à tes risques et périls. 


Faim.

mardi 12 avril 2016

L’inconnue...


Elle le regarde. Il sourit. En fait ce n’est pas un sourire. Ça ressemble plus à une sorte de rictus qui déforme ses lèvres. C’est le même que sur toutes ses photos. Au début, elle a cru qu’elles avaient été prises au mauvais moment. Elle comprend maintenant qu’il ne sait pas sourire. Elle se demande s’il a eu une maladie qui l’en empêche. Ca ne doit pas être si difficile que ça. Elle, sourit tout le temps. Surtout grâce à lui. Alors comment se fait-il que lui-même ne sourit jamais ?

Lui se demande pourquoi est-ce qu’elle le fixe autant. Il est presque sûr de ne l’avoir jamais rencontrée. Contrairement à ce que son médecin pense, il se souvient de tous les visages. Chaque mot, chaque sourire qu’on lui offre. C’est bien la seule raison pour laquelle il continue de faire son travail. Pour les sourires, les larmes, les mots. Il est bien content que ses maux servent à quelque chose. Plusieurs fois il a voulu arrêter mais c’est pour des gens comme elle qu’il continue d’écrire.

- Vous ne souriez jamais ?

Sa question le surprend. En 10 ans de carrière, c’est bien la première fois qu’une lectrice veut savoir quelque chose qui n’a rien à voir avec ses personnages. Il hésite. Il ne sait pas s’il doit lui donner l’une de ses réponses préparées à l’ avance. Oh, mais il n’en a jamais préparé pour cette question. Pourquoi est-ce qu’il ne sourit pas ? Lui-même ne le sait pas. Il y a très longtemps qu’il a oublié ce qu’est un sourire. Tout comme les larmes. Il a du mal à ressentir certaines émotions depuis quelques années. En vrai il fait en sorte de les coucher sur papier, chaque fois qu’elles essaient de le happer. Alors doit-il lui dire cela ? Il en doute.

- Hum

Elle continue de le fixer en attendant qu’il rajoute quelque chose à son hum. Mais il semble ne pas vouloir en dire plus. Il est plus petit qu’elle ne l’imaginait. Ils sont tous deux assis mais elle sent bien qu’elle est plus grande que lui. Peut-être qu’il est intimidé. Mais ce n’est pas possible. C’est plutôt à elle de l’être. Il a la tête baissée et caresse son stylo. Elle se demande si elle doit reposer sa question. Avant qu’elle ne se décide à ouvrir la bouche il pose ses yeux sur elle.

- Pourquoi me regardez-vous avec autant d’insistance ?

Sa question la déroute. Elle plonge ses yeux dans les siens et s’y perd. Ils sont cachés derrière une grosse paire de lunettes. Mais elle a l’impression d’y lire une histoire qu’il n’a pas encore écrite. Elle déglutit, ramène une mèche rebelle derrière son oreille et sourit.

- Il parait qu’on est tous des poussières d’étoiles… Mais moi, je vois plus souvent la poussière que les étoiles. Alors je les cherche, systématiquement, obstinément, désespérément… dans les yeux, ceux qu’on dit être le miroir de l’âme.

Elle lâche les mots sans s’en rendre compte. Elle n’avait pas prévu de se dévoiler. Elle voulait juste le voir. Lui parler en vrai, briser l’écran. Elle se dit qu’elle n’aurait jamais dû le surprendre ainsi. Elle se lève. Il la regarde. Il la reconnait. Ou plutôt, il reconnait ses propres mots. Ceux qu’il a partagés avec une inconnue, un soir sur Facebook. C’était bien avant d’être célèbre. Bien avant que son compte disparaisse, et elle avec. Sans laisser de traces. Il l’avait cherchée en vain alors il avait écrit. Comment avait-il pu oublier son visage ? Oh c’est vrai qu’avant elle avait les cheveux courts. Et son teint était noir. Il la regarde se lever. Il se demande ce qui lui est arrivée. Mais il ne la retient pas. Et elle s’en va. Le suivant s’assoit et lui présente tout sourire, un livre à dédicacer.

jeudi 24 mars 2016

Addict and Proud!


J’avoue que j’ai toujours voulu répondre à un tag sur mon blog. Alors merci à Ayyahh pour la nomination au prix de l’addict lecture. C’est surement une bonne addiction…

Quel auteur aimerais-tu faire revenir à la vie ?
J’aimerais bien deux tête à tête avec Amadou Hampâté Bâ et Chinua Achebe. Avoir des ateliers d’écriture, de vie, d’histoire…

Une couverture de livre que tu ne te lasseras jamais de regarder ?
Franchement, aucune ne me vient à l’esprit. Je suis plus attirée par les titres que les couvertures. Par contre je reconnaitrais la couverture de « Les erreurs de Maman » de Jocellin Kalla entre mille. Vu que c’est mon first love, on va dire que c’est ça…

Quelle héroïne (préciser le livre) aimerais-tu incarner et pourquoi ?
Une combinaison de Kainene dans Half of a yellow sun, et Elizabeth Bennet dans Pride and Prejudice. J’aurais une mixture de sarcasme, repartie, pudeur, défiance, intelligence, culture, caractère…. Surtout au cas où vous ne l’auriez pas noté sarcasme...

De quel livre ne pourras-tu jamais te séparer, même pour un prêt ?
Aucun. La plupart du temps une fois que j’ai fini de lire un livre j’y retourne rarement. Et encore, des années plus tard. Le problème c’est le prêter et ne jamais le revoir, ce qui m’est arrivée je ne sais plus combien de fois. Mais depuis quelque temps j’ai décidé de prêter quand même, histoire de permettre à tout le monde de vivre la magie. Mais je doute pouvoir prêter mes livres de Chimamanda Ngozi Adichie même si actuellement ils se trouvent loin et sans ma surveillance... :(

Le genre de romans que tu ne liras jamais ?
"Il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau." Mais je pense que j’éviterai des œuvres comme 50 Shades of Grey et je ne lirai surement pas Revenge Porn.


Alors pour continuer ce jeu que j’aime bien, je demanderai à ces passionnés de lecture de me faire le plaisir de répondre à ces questions :)

Missivory Bams https://serialfoodie.wordpress.com/
Ndèye Fatou Kane https://cequejaidanslatete.wordpress.com/
Manuella Wonseu https://leblogdewonseu.wordpress.com/
Stephane Agnini http://mcagnini.com/
Sakina Traoré http://knoham.blogspot.com/2016/03/choisissez-bien-les-membres-de-votre.html

lundi 21 mars 2016

Voyage dans l'antiquité avec Séléné




J'aime voyager. J'aurais aimé étudier la médecine. Je suis férue de lecture et j'affectionne les belles histoires d'amour. Le coefficient permettant de connecter ces "variables" ? Une belle plume trempée dans du suspense. Et c'est là qu'intervient Barbara Wood.

Nous sommes des siècles en arrière. Des soldats romains sont à la poursuite d'un jeune homme et de sa femme à terme. A peine donne t'elle naissance au deuxième jumeau que les soldats font irruption dans leur cachette et s'emparent d'elle et de son premier-né, laissant son époux agonisant dans une mare de sang. Méra, l'accoucheuse-guérisseuse entre-temps réussi à s'abriter loin des regards avec Séléné, le deuxième bébé. L'enfant devient sa chair et sa raison de vivre. Elle lui enseigne tout ce qu'elle sait de la médecine et fait d'elle son assistante, sa compagne, sa fille. Séléné n’a d'autre ambition que de suivre les traces de sa mère jusqu’à ce qu’elle s’éprenne d'un éphèbe Romain. Son monde ne tourne plus qu'autour de lui, et de ses aptitudes médicales et chirurgicales exceptionnelles. Séléné envisage de fusionner le savoir traditionnel de sa mère à celui plus moderne d'Andréas diplômé de l'école de Médecine Romaine. Ses plans sont avortés lorsque sa mère réalise l'ampleur de son attachement à ce "hérétique"; mais surtout lorsque vient le temps pour Séléné d'accomplir sa destinée…

Le père biologique de Séléné, un descendant de Jules-César, dans son dernier souffle laissa à Méra une rose d'ivoire qui contenait les indices pouvant aider Séléné à retrouver ses origines et à accomplir son destin. L'oracle a été clair, il faut partir avant la tombée de la nuit. Se dressant durement contre les pleurs et les supplications de sa fille, Méra l'entraîne aux abords de la ville où une caravane doit les amener à Palmyre. La jeune fille s'échappe un instant afin d'aviser Andréas et le supplier de la rejoindre. Misère et calamité ! Andréas serait absent, et le mot qu'elle lui écrit ne lui parviendra jamais. Un cœur jaloux et amoureux s'est chargé de le mettre en morceaux.


Dans le désert qui doit les mener à Palmyre, Méra se confie enfin à Séléné. Elle lui raconte la terrible nuit de sa naissance, son frère jumeau disparu, et la mission encore inconnue qu'elle doit accomplir. Les indices sont dans le pendentif en rose d'ivoire. Méra s'essouffle, agonise, et comble du malheur, apprend que Séléné a échangé son pendentif contre l'œil D'Horus d'Andréas dans la caverne de Daphné. Sous la pleine lune, après maintes recommandations et surtout l'ordre pour Séléné de retourner à Antioche récupérer le fameux pendentif, Méra rend son dernier souffle dans les bras et les gémissements de son enfant.


Retourner à Antioche ? Revoir Andréas et lui expliquer le but de cette disparition soudaine ? Séléné n'en aura pas le temps. Aux aurores, la caravane est attaquée par les soldats de Magna, à la recherche de jeunes vierges pour la guérison du Roi. Sans mère, sans repères, Séléné est capturée et emmenée avec une centaine de jeunes filles dans les cachots du Palais. Sa pharmacie est retrouvée par Kazlah, le médecin en chef du Palais qui use et abuse de son pouvoir pour en déceler les secrets. Son savoir prodigieux lui permet de sauver l'œil de la Reine et la vie du Prince. Elle passe alors de prisonnière et potentiel remède à la maladie du Roi à guérisseuse personnelle de la Reine et sa cour, au grand désarroi du médecin présomptueux.

La jeune femme sauve in-extremis la vie de Wulf, prisonnier germain lors d'une opération chirurgicale barbare initiée par Kazlah afin de le rendre muet à l'instar de centaines d'esclaves. S'engage alors une amitié intense entre les deux captifs. C'est ensemble qu'ils s'enfuient de Magna laissant la reine dans une colère démesurée.

Sur les routes contrôlées de Magna, dans le désert brûlant de Babylone, les deux fugitifs se soutiennent et prennent soin l'un de l'autre. A bout de force sur les montagnes de la Perse, sous la lumière de la lune et dans un abri de fortune, ils cèdent calmement à la passion qu'ils ont l'un pour l'autre depuis les années que dure leur périple. Mais il est temps de se séparer. Wulf et Séléné le savent, ils doivent désormais faire cavaliers solitaires. Elle, afin d'accomplir sa destinée et retrouver Andréas. Lui, pour venger son peuple du massacre perpétré par les romains et enfin retrouver sa femme et son fils. Séléné le laisse partir en gardant secret le fait qu'elle attend un enfant de lui.

Accumulant et bonifiant ses connaissances médicales au cours de ses voyages, rencontrant joies et malheurs, fatigues et harassement, la jeune femme n'a nullement l'intention de se sédentariser en un lieu précis tant que la mission reste inaccomplie. Sa fille Ulrica dans les bras, Séléné continue son périple sillonnant villes et pays, traversant mers et montagnes, dans des sentiers tortueux dont elle ignore totalement l'issue.

Quelle est cette destinée si particulière qu'elle doit accomplir ? Dans quelle contrée connaîtra-t-elle enfin le repos ? Résistera t'elle aux machinations des Hommes et aux intrigues de la société Romaine ? Retrouvera t'elle Hélios le jumeau disparu ? Et par-dessus tout, retrouvera t'elle celui qui habite continument ses pensées ?

Ces questions m'ont triturée tout au long de la lecture. Je voyageais avec Séléné. Je découvrais les vertus de la potion d'Hécate, les traitements de la cataracte à l'aide d'une aiguille, les premières salles d'hospitalisation. La médecine d'aujourd'hui est un mélange savant de connaissances d'horizons divers, et je me suis mordue les lèvres de ne pas faire partie de ces chanceux étudiants en médecine. Dans les yeux de Séléné, j'ai lu la force d'un amour patient et résigné ; et les mots de l'auteur m'ont tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne.

Envie d'une aventure romantique au temps des gladiateurs tous frais payés ? Prenez immédiatement votre ticket !

M.Z.

Maeva et moi échangeons régulièrement les comptes rendus des œuvres que nous lisons. J’ai décidé de vous en faire profiter également :)

mardi 15 mars 2016

Au rythme des vagues




Elle ne s’y attendait pas. Comme tous les lâches de son espèce il l’a prise par derrière. Ni ses cris de désespoirs, ni ses larmes ne l’ont empêché d’assouvir son dessein malsain. Elle ne lui avait rien fait. Il s’en foutait. Elle ne voulait que s’échapper du train-train du quotidien. Il a décidé de lui imposer un jour de deuil. Son objectif était d’implanter sa marque dans ses souvenirs. Laisser une empreinte sanglante afin que demeure à jamais la terreur de le voir apparaitre à nouveau. Elle a saigné et continue de pleurer. Pourtant derrière le voile de ses larmes, elle sait que son sourire luira. Il l’a faite s’agenouiller dans la douleur mais c’est resplendissante qu’elle se lèvera. Elle n’a pas fini de chanter ses hymnes de gloire. Sa joie de vivre n’est pas de celle que l’on éteint d’un coup de feu. Elle a connu pire et a toujours su se relever. Certes les cicatrices demeureront. Mais les marques qu’il a laissées lui rappelleront que sa valeur ne saurait être assombrie par quelques assoiffés de sang. Pour ceux-là, il aurait mieux valu qu’ils ne soient pas nés. Pour elle, demain sera plus beau et elle continuera de danser au rythme des vagues.


Sacha Light 

En pensant à Bassam 13 Mars 2016...

lundi 7 mars 2016

De l'air !




Les portes s’apprêtent à se refermer et cinq boutons sont illuminés. 7e, 8e, 13e, 17e et 20e. J’habite au 17e étage d’un immeuble dont la renommée n’a d’égale que le prix exorbitant du loyer. Juste avant la fermeture, un homme a le temps de s’incruster. Nous sommes 6 dans l’ascenseur. De l’air ! De l’air ! Il ne m’a pas fallu plus d’une minute pour sentir la crise pointer à l’horizon. Je ne suis pas claustrophobe. Je n’ai pas peur du noir non plus. Ni du chinois ou du blanc. Du moins plus depuis une bonne dizaine d’années. A part l’envie de me faire vomir mon déjeuner, les ascenseurs ne représentent pas une menace pour moi. Pourtant c’est bien dans l’un de ces engins que je me trouve tandis que mes poumons ont du mal à s’emplir d’oxygène. Je suffoque. Mes narines s’ouvrent grandement pour jouer leur rôle, mais mon cerveau transmet un message contraire. Intérieurement je hurle, mais je n’ai pas envie de me faire remarquer. Sans les voir, je sens que mes yeux rétrécissent et virent progressivement au rouge. J’ai l’impression que la chinoise du 8e s’est aperçue de ma souffrance. Elle me fixe, fronce les sourcils, remue la tête, puis ramène ses yeux sur son smartphone. Oh bien sûr ! J’ai envie de lui hurler que ma vie est plus importante que la dernière apparition de Lady Gaga sur le tapis rouge. Mais je n’arrive même pas à ouvrir la bouche. C’est comme si mon être tout entier s’est mis sur pause. Je n’ai pas mon bronchodilatateur sur moi. Je pique si rarement des crises que je n’ai pas le réflexe de l’emporter partout. Je sens les larmes monter. Une violente nausée s’ajoute à mes malheurs. J’ai intérêt à ne pas vomir sur le beau costume du banquier du 20e. C’est la deuxième fois que je le rencontre. Il ne doit pas être méchant, malgré sa mine serrée. Cheveux impeccablement peignés, imbibés du gel le plus cher qu’il a pu trouver au supermarché. Déjà que je ne lui ai pas dit bonsoir, je ferais mieux de ne pas déverser mon sandwich au thon de ce midi sur lui. Il a l’air si sérieux, il devrait sortir des chiffres de temps en temps. Mais j’ai d’autres choses plus importantes à gérer… Comme ma crise d’asthme dont l’alerte est désormais maximale. La crise ! La crise ! Maman m’a dit de ne pas utiliser de pronom possessif comme si la maladie était mienne. Cling ! L’ascenseur s’ouvre sur le 7e et le dernier à être monté est le premier à en descendre. Dieu merci ! Deux étages de plus à passer avec lui et on m’aurait transportée aux urgences. Impossible de déterminer s’il est plus accro à la nicotine, à la marijuana ou aux alcools bon marché. Ça devrait être interdit de puer autant !

mercredi 2 mars 2016

Gauz et ses trois livres préférés...



« Bon troisième question, c’est quoi tes trois livres préférés ?

Il se cale plus confortablement sur son matelas. Et sans me regarder lance. « C’est débile comme question. C’est quoi l’intérêt ? » *tchia un coup comme ça*

« Je vais te dire tout simplement. Ça vient du fait qu’on est dans une société, où on a besoin d’hiérarchiser les choses. Et ça c’est horrible. On n’est pas obligé de classifier par hiérarchie en disant celui-là est le plus fort. Celui-là, c’est le 2e plus fort. Et l’autre là, c’est le 3e plus fort. Ça n’a aucun sens en réalité. Parce que ce qui est important, c’est le groupe. Ce qui est important, c’est le fait que je trouve des livres qui me plaisent. Pas le livre qui me plait le plus. Tu vois ? Ce qui serait dramatique, c’est que je ne trouve pas de livres qui me plaisent. Dans notre société d’aujourd’hui, il faut absolument qu’il y ait un premier de classe… Par contre imagine ce que la vie serait si on disait « écoutez les amis, vous êtes au cp1 A, cp1 B de EPP de Kounayiri. L’objectif à la fin de l’année c’est que tout le monde passe au cp2. Il n’y a pas de premier, il n’y a pas de dernier. À la fin de l’année le plus important est ce que vous avez appris, solidairement, tous ensemble. » Tu verras qu’avec un tel esprit, le maitre ne fera que la moitié du boulot. Tout le monde va se sentir responsable.

Dans ma tête je me dis « Ahi ! A cause de livres préférés ? » Mais il n’en a pas fini.


 « Non mais regarde, jusqu’à aujourd’hui encore, il y a des vieux à la fonction publique, hum…Quand tu vois comment les gens leur parlent au nom du titre de « chef »… Tu sais, ils font des bêtises hein les vieux là, mais parce qu’on n’a pas eu l’habitude de les mettre dans des responsabilités collectives. Tu vois ? La dernière fois je suis parti voir un de mes gars et il était en train de punir un vieux chef magasinier. Il m’explique que le vieux est payé 3 fois plus que les autres à cause de son ancienneté mais chaque fois c’est lui qui fout la merde et tout ça. Je lui ai dit mais, c’est que jamais il ne s’est senti valorisé en tant que membre d’une communauté.»

Toujours dans ma tête « Tchiii, affaire de livres là est arrivée là-bas ? » Puisqu’il n’entend pas ma voix dans ma tête, et que de toutes les façons ça ne compterait pas, il continue.



« Moi je suis pour la responsabilité collective. Ce qui doit être bien, c’est qu’il existe une bonne littérature collectivement. On est tout le temps en train de classer, hiérarchiser... Si le gars a acheté une Toyota Corolla, il n’est pas content d’avoir une Toyota Corolla parce que son voisin a une Land Cruiser. Alors qu’au fond, tu es bien avec ta Toyota Corolla, si tu dois aller à Bouaké avec tu y vas. Imagine comment le monde serait, si on ne cherchait pas à toujours hiérarchiser. Quelle que soit la taille de ton cul, tu ne peux jamais conduire deux Mercedes à la fois. À un moment donné il faut apprendre à se contenter de ce qu’on a…»

« Hum ça c’est vrai deh ! » me dis-je à moi-même pour ne pas changer. Et il enchaine.

 « C’est ça qui pousse les gens à aller toujours dans l’inflation. Avoir encore plus et toujours plus parce que justement on a besoin d’un premier, d’un 2e, d’un 3e… Sur Facebook ils sont nombreux à prôner qu’il faut être des vainqueurs. Tu sais ce que ça veut dire « soyez des vainqueurs » ? Ça veut dire qu’il faut marcher sur la gueule des autres. Si tu n’y arrives pas c’est parce que tu n’es pas suffisamment déterminé. Moi je peux vous dire avec certitude qu’un enfant de Bramacoté n’a pas les mêmes chances que mon fils. Zéro chance. C’est comme si on le mettait sur un peloton d’exécution. Il n’a pas accès à l’eau potable, il n’a pas accès à la culture, il n’a pas accès à l’école…donc qu’est-ce qu’il va faire ? Et lorsqu’un réussit dans le lot on dit « regardez ! Vous autres, vous les deux cent mille gars de Bramacoté là vous n’avez pas réussi alors que lui il a réussi ! » Les gens qui réussissent sont de mauvais exemples parce qu’ils dégagent le reste de la société de la responsabilité collective, du fait qu’il y a des injustices criardes. Et ça c’est lié au fait que l’on classe les choses. On dit « Vous êtes dans le ghetto là-bas ! Lui il a sorti son doigt du cul et il a réussi ! Vous, ça implique que vous êtes des paresseux, que vous ne comprenez rien. » Alors qu’en vrai les gars n’ont aucune chance quoi !»

Je me dis toujours qu’il a raison. Son discours est même très intéressant, même si j’attends toujours des titres de livres. Et finalement je pense qu’il m’a entendu.


« C’est typiquement le modèle américain que les gens sont en train de nous proposer. Henri Ford pour moi, c’est le type même du mauvais exemple. On dit non il est parti d’en bas et il a réussi. Donc pour un seul Henri Ford, combien de millions de personnes qui restent sur le côté ? Je ne vais donc pas te dire quels sont mes trois meilleurs livres. Mais je t’ai parlé de Allah n’est pas obligé, La vie devant soi, Peaux noires et masques blancs, Les soleils des indépendances… Ce sont des chefs d’œuvres, il y en a plein chaque jour, il y a des gens qui pondent des chefs d’œuvre mais le problème c’est ceux qui hiérarchisent. Je peux te citer des dizaines de chefs d’œuvres mais je ne peux pas faire de hiérarchie. Je me refuse à faire des hiérarchies. D’accord ?

- D’accord.

Je ne suis pas d’accord hein mais je vais faire comment ? Bon vu que découragement n’est pas ivoirien, j’ai ramené le sujet quelques semaines plus tard. « Je dis oh ! J’ai retranscrit une partie de l’interview mais je veux revenir sur la question des livres préférés. Je t’ai demandé de citer trois livres préférés mais tu as répondu comme si je t’ai demandé les trois meilleurs livres au monde. Au final, il ne s’agissait pas de classement mais de préférence. Tu ne penses pas qu’il y a une différence entre les deux ? »

Et enfin Gauz m’a répondu :


Hum ça n’a pas été facile deh !


Kounayiri : un village dans la sous-préfecture de Mankono, Cote d’Ivoire
Bramacoté : bidonville à Abidjan