« Depuis
ton enfance là, avion passe au-dessus de ta tête. Tu as grandi, tu ne montes
pas dans avion, jeune homme allons à Paris1 ».
Pour de nombreux Africains, la France demeure
encore l’eldorado, la terre promise, le paradis qui mettra un terme à leur
enfer sur terre. Déjà petits, plusieurs d’entre nous rêvaient de voir la
capitale célèbre pour sa mode et sa cuisine (surtout pour les connaisseurs et
les nantis) mais aussi pour sa fameuse Tour Eiffel.
Merci à Dieu et à mes parents qui m’ont permis de découvrir
enfin Paris, la ville de tous les paris. Je ne viens pas vous parler de la
majestueuse Tour Eiffel, ni du fameux pont des arts. Je viens partager ma
surprise de découvrir que Paris n’est pas si différent d’Abidjan. Outre les
dialectes africains que mon oreille pas si fine a immédiatement capté dans le
bus, je me suis rendue compte que même certaines rues ressemblent à des rues
d’Abidjan.
Toutefois c’est surtout en me rendant à la Tour
Eiffel (Ah oui il fallait bien que je la vois de mes propres yeux) que j’ai été
interpellée par les similitudes entre Paris et Abidjan.
Chez nous, on appelle ce jeu « rouge gagne,
noir perd » car on joue avec des cartes de deux couleurs. Deux cartes noires
et une carte rouge que l’on change de place plusieurs fois. Le joueur mise une
certaine somme qui sera doublée s’il réussit à identifier la carte de couleur
rouge. Ici, il s’agissait de trois objets que l’on déplaçait et il fallait
trouver le lieu d’emplacement de l’objet qui avait un caractère unique. Parfois
un miroir était collé à l’objet à retrouver ou alors il s’agissait de trois
récipients dont l’un renfermait une boule.
Je voyais les touristes se faire arnaquer par une
bande organisée d’escrocs (qui n’étaient pas noirs) sous l’œil avisé de leurs
complices dans la foule. Ces complices qui faisaient semblant de jouer et
attirait ainsi des personnes avides de gain facile. Par moment on pouvait voir
ces « travailleurs » se disperser et ranger leur attirail sans crier
gare. Le vendeur d’illusion pouvait alors s’en aller bras dessus, bras dessous
avec une fille du public qui était il y a une minute une joueuse. Si vous ne
comprenez rien à ce brusque changement, regardez bien autour de vous. Vous apercevrez
alors à une dizaine de mètres, un policier à bicyclette effectuant sa ronde.
Les chiens ne font pas des chats dit-on. Si Paris
ressemble tant à Abidjan du moins à mes yeux ou si plutôt Abidjan a des traits
de ressemblance avec Paris c’est peut-être aussi parce que la France et la Cote
d’Ivoire ont déjà eu plus d’une aventure ensemble.
Les photos étant interdites, merci à ma tutrice qui
a su user de stratagèmes pour prendre ces photos comme une détective en
mission.
1-
Extrait
de la chanson « Allons à Paris » de l’artiste ivoirien Dezy Champion.