lundi 25 novembre 2013

JE T'ATTENDAIS

Dessin par Saraï D'Hologne

Le regard perdu dans le néant, j’attendais ton retour. Au début, je regardais l’horloge du grand salon mais j’ai fini par croire que le temps s’était figé. Il était temps que tu rentres car de bonnes choses t’attendaient. Pendant ta longue absence j’avais eu le temps de faire une myriade choses. J’ai confectionné tes plats favoris et mis au frais ta cannette de coca light. Je savais que tu l’aimais bien glacée et j’avais hâte de t’admirer en train de manger tes pommes de terre frites devant la télévision. Apres la cuisine, je me suis assise dans le canapé et j’ai encore attendu. 30 minutes ? Une heure ? Peut-être une heure trente minutes, je ne m’en souviens plus exactement mais je sais que j’en ai eu marre de ne rien faire alors je me suis mise au ménage. A ton retour tu aurais pu voir ton reflet dans le carrelage tant je me suis appliquée à le faire briller. Tu aurais sans doute compris pourquoi je ne cessais de te répéter que tu étais beau, bien plus beau que moi. 
J’attendais avec impatience que tu passes le pas de la porte et que tu embellisses la maison de ton rire contagieux. J’aurais sans doute ri moi aussi mais seulement parce que je trouvais cela mignon quand tu bégayais animé par un enthousiasme trop grand pour ton petit corps. 

Lasse d’attendre à l’intérieur, je me suis assise sur le perron de la porte et j’ai regardé certains voisins passer avec leurs enfants. Ils riaient a gorge déployée pendant que moi je t’attendais. Ils riaient alors que moi j’étais à la fois anxieuse et excitée. J’étais aussi excitée qu’à chaque fois que je t’attendais. Excitée à l’idée de revoir ta petite frimousse, ton visage angélique et cet air innocent que tu transportais tout le temps avec toi. Pourtant j’étais aussi anxieuse parce que je craignais le pire; tout était trop beau, trop frais pour être vrai. Je n’avais connu que des orages et des éclairs et tu étais le premier mais oh combien éclatant rayon de soleil que je recevais dans ma vie.

En repensant à toutes ces années pendant lesquelles j’étais le sujet principal des commères du quartier, je ne me suis pas aperçue de la présence du vieil autobus jaune de ton école devant la maison. Ton ami Malick en descendit et je t’aperçus juste derrière lui. Tu avais l’uniforme taché d’encre de toutes les couleurs et tu portais fièrement ton sac à dos à l’effigie de Mickey; le sac que tu m’avais presque forcé à acheter. Tu descendis et couru te jeter dans mes bras. Comme chaque jour de la semaine tu crias « Maman » et mon cœur rata un battement. Oui j’étais heureuse car je n’étais plus cette femme que les autres pointaient du doigt. Je t’avais certes adopté mais tu étais mien, tu étais mon fils, j’étais ta mère et il n’y a que cela qui comptait.


20 Novembre 2013, Journée internationale des Droits de l’Enfant. J’ai une pensée spéciale pour tous ces enfants qui n’ont pas la chance d’avoir un toit, des bras chaleureux dans lesquels se blottir, des parents sur qui compter… Mais je pense également à ces femmes qui attendent impatiemment de pouvoir vivre ce qu’il y a de plus beau. Qui sait ? Il y a peut-être un enfant quelque part qui lui n’attend que vous…

vendredi 22 novembre 2013

JULIE ET JULES


J'ai écrit ce texte avec Mélissa et c'était amusant d'essayer quelque chose de nouveau, une histoire née de la spontanéité de chacune. 

Illustre par SARAI D'HOLOGNE

C'était un garçon à l'air misérable, aux cheveux trop longs et aux yeux trop grands, très marrons, toujours étonnés. Il avait un charme triste. Du haut de ses vingt ans, on pouvait remarquer que c’était un drogué déjà fatigué. On avait envie de lui chuchoter dans l'oreille quand il dormait qu'on était là, qu'on allait le faire vivre un peu plus longtemps; qu'il allait revoir le soleil et qu'il n'en croirait pas ses yeux. Mais vite, on se rappelait qu'il ne voulait plus de ça. Alors, on se ravisait tristement.

C’était une fille à l’air innocent, élancée, raffinée aux yeux rieurs, qui sentait et respirait la joie de vivre. Du haut de ses 18 ans on pouvait voir qu’elle n’avait connu que le miel et que des années de vaches grasses l’attendaient encore. Elle avait la beauté de ces princesses décrites dans les contes des frères Grimm que Maman me racontait au temps jadis. Son rire était contagieux mais moi j’étais majeur et vacciné contre le bonheur alors le virus de sa joie ne m’atteignait pas.

Jules était un gars particulier. Le genre de garçon que tu n'espérais jamais rencontrer. J'étais secrètement amoureuse de lui mais pas de son passé; de son futur, peut-être; s'il acceptait de l'envisager, moins ténébreux.

Julie était une fille particulière. Le genre de fille dont je n’oserais rêver même après une overdose de ma drogue préférée. J’étais secrètement amoureux d’elle mais je savais que je n’en avais pas le droit. Je l’aimais pour sa beauté, pour sa pureté, pour ses mimiques, pour son parfum; mais je savais qu’elle ne méritait pas qu’un déchet ambulant s’intéresse à elle.

J'étais persuadée qu'il méritait mieux qu'une mort précoce due à un bad trip. Je voulais être avec lui, l'aider à aller de l'avant et espérer qu'un jour, il tombe amoureux de moi.

Lorsqu’elle m’a parlé pour la première fois, je me suis retourné croyant qu’elle s’adressait à une quelconque personne derrière moi. Et pourtant, elle me parlait à moi, aussi invraisemblable que cela pouvait paraître. Elle me parlait de mon futur, de ce que je pourrais être si jamais je voulais me donner la chance de changer. Je me demandais ce qu’elle avait à se prendre pour une pêcheuse d’âmes perdues. Elle savait surement que j’avais ces maudits sentiments à son égard alors cela l’amusait bien d’enfoncer la flèche de Cupidon dans ce qui me restait de pompe de sang.

Jules était tout ce que j'aimais. Mystérieux, ténébreux, charmant, intelligent. Non, en fait Jules était tout. Tout ce qu'on espère d'un homme.

Julie n’était pas mon idéal féminin, elle était l’idéal féminin. Aucun homme sur terre ne pourrait résister à son charme car elle alliait parfaitement la beauté et la douceur à l’intelligence et la pudeur.

J'aurais bien voulu le présenter à maman. Mais elle s'imaginerait tout un tas de trucs notamment que je sortais avec un drogué. Maman était championne des conclusions hâtives. Cette hypothèse était donc annulée. Jules m'a dit qu'il a arrêté les études après la licence. Il étudiait la physique aérodynamique. Il a arrêté juste comme ça. Je ne comprenais pas pourquoi il se donnait autant de mal pour gâcher sa vie.

C’était cela aussi son défaut, elle aimait fouiner partout. Aucune question ne devait rester sans réponse avec elle tandis que moi j’avais un univers entier d’équations sans solution. Elle pensait que je n’avais pas de rêves, que je m’évertuais à me détruire par pur masochisme alors que la vérité était toute autre bien plus noire que ce qu’elle paraissait.

Je ne pensais plus arriver à le comprendre un jour. On n’avait vraiment pas la même façon de voir le monde. J'étais trop dans les normes et lui, il détestait les normes. Je ne sais pas pourquoi je l'aimais finalement; encore moins pourquoi je m'efforçais à vouloir à tout prix le mettre sur le droit chemin: il détestait le droit chemin

Elle semblait avoir enfin compris que j’étais irréparable. Je la voyais s’éloigner et avec elle les fragments restants de mon cœur. J’avais envie qu’elle reste, qu’elle m’aide à changer mais en y repensant je n’avais pas tellement envie du changement. Pourquoi aurais-je voulu ressembler aux autres quand je pouvais être moi ?

J'avais décidé de le laisser seul avec ses théories farfelues. Il pouvait mourir, ce n'était plus mon problème. De toutes les façons, les sourds ne peuvent pas entendre. Encore moins quand leur surdité est confortable.

Tout était dit, elle en avait marre. J’ai essayé de crier pour la retenir mais à quoi bon quand je savais que jamais nous ne nous accorderions ? Nous étions comme l’eau et le feu, l’ange et le démon, destinés à nous regarder mais seulement de loin de crainte que l’un ne corrode l’autre. Je l’aimais mais s’il fallait pour cela devenir normal, alors je préférais la regarder s’en aller.

En fait, j'avais compris qu'il ne m'aimait pas. C'est comme ça dans la vie: on aime toujours ceux qui se passeraient aisément de nous. Je ne devais plus l'aimer. Et puis, c'est tout.







mardi 19 novembre 2013

THE TEACHER SAYS IT'S UNREALISTIC


C’est l’histoire d’un petit garçon dans les années 60 à qui la maitresse avait donné un exercice à rendre sur ce qu’il voudrait avoir ou être dans le futur. « I want to be on TV » telle était la seule phrase que Steve rendit à la maitresse. L’enseignante informa la mère de Steve qui à son tour après avoir grondé son fils rendit compte à son époux. Le père demanda à son épouse à quel niveau se trouvait le problème. « The teacher says it’s unrealistic» répondit-elle. « How the hell does she know that? » renchérit monsieur Harvey.

Désolé pour ces parties en anglais, j’aimais juste le dialogue dans sa version originale. Pour revenir au sujet d’aujourd’hui, c’est l’histoire d’un personnage fascinant, auteur, acteur, animateur de radio, producteur exécutif…Steve Harvey a plus d’une corde à son arc. L’auteur de Act Like a Lady, Think Like a Man était présent dans les locaux de notre université pour nous raconter son histoire d’amour avec le succès. Il a énuméré certains points qui je pense pourrait aider toute personne ayant des rêves.

1)      God gave me what I have.

Un homme qui possède la gloire, la richesse, la renommée, des choses pour lesquelles certaines personnes seraient prêtes à tuer de nos jours mais qui plutôt que de s’enorgueillir reconnait le rôle de Dieu dans sa vie. Dieu est celui qui l’a gratifié de son don de « beau parleur », de son humour, de son talent d’acteur, de tout ce qui fait de lui ce qu’il est. Bien qu’arrivé au sommet, il continue de lui rendre gloire car il se sait créature du créateur.

2)      Successful people know the secret of how to condition your mind…How do you handle when you fail? If you want to accomplish something, prepare yourself, get into your mind that it’s gonna be difficult

A l’école nous apprenons à « lire et à écrire », nous sommes en quête de diplômes. Toutefois l’école ne nous enseigne en aucun cas comment faire face à la vie réelle. Nous n’y apprenons que des théories alors que la route du succès nécessite la pratique, beaucoup de pratique. Le chemin qui mène au succès, à la réalisation de nos rêves est parsemé d’embuches et il va falloir à un moment ou à un autre que nous trébuchions. Toutefois la chute ne fait pas de nous des perdants bien au contraire, il s’agit d’un test pour savoir si nous avons l’âme de gagnants. Les vainqueurs ne baissent pas les bras et malheureusement l’école ne nous apprendra pas à nous relever. Il faut que nous fassions un travail personnel afin de conditionner nos esprits.

3)      If you quit you will never see the end.

Dans le 2e point, il s’agissait de préparer son esprit à des moments sombres, des périodes de doute car pour vaincre il faut d’abord lutter. Combien de fois certaines personnes ont-elles abandonné en cours de route ? On pleure pour de mauvaises notes en classe, on pleure parce que l’on pense s’éloigner de nos objectifs. Il est bon de pleurer si cela peut nous aider à nous libérer. Pleurons si le cœur nous en dit, mais n’abandonnons pas, car le meilleur moyen de s’avouer vaincu est d’abandonner ses ambitions.

4)      Your dream is the most important...Dream big

Comme je l’avais dit au début l’enseignante comme si elle possédait une baguette magique lui permettant de décider de l’avenir avait déclaré irréaliste le rêve de Steve. Tout comme Steve, nous rencontrerons dans notre vie des personnes, des évènements qui nous laisseront penser que nos rêves sont hors d’atteintes mais Steve Harvey à travers son experience nous dit que le plus important n’est pas ce que disent les autres. Le plus important est ce dont nous rêvons et nous avons pleinement le droit de rêver de manière grandiose.


5)      It isn’t what you are, it’s what you think…Change your transmitting frequency

L’auteur prend un exemple banal pour nous parler du pouvoir de nos pensées. Une femme qui se met en tête que tous les hommes sont mauvais ne rencontrera sur son chemin que de mauvaises graines. Je dirai même qu’elle pourrait en rencontrer de bonnes mais n’aura pas assez de discernement pour les reconnaitre. Lorsque nous voulons quelque chose, conditionnons nos pensées afin d’obtenir l’objet de nos désirs. Penser négativement ne nous apportera rien de positif. Nous ne sommes pas nés pour souffrir, notre créateur a en sa possession le menu de notre vie et c’est à nous de lui demander ce que nous voulons afin de voir les choses changer, afin d’obtenir les meilleurs plats.

6)      The Key to success is faith

Steve termine son speech en nous invitant à croire, à nourrir notre foi. La clé du succès repose sur cette foi que chacun de nous place en son créateur, peu importe qui il considère comme étant l’être suprême. Il partage enfin avec nous cette phrase qu’il a retenu de sa mère:

« Don’t forget to pray, don’t be ashamed to pray, don’t be too proud to pray because prayers change things. »















lundi 18 novembre 2013

ALERTE AUX "ECRIVEURS" !!!



Ça ne va plus du tout alors là PLUS DU TOUT. Je ne suis pas la seule à m’en plaindre mais moi j’ai envie de crier un tout petit peu d'écrire mon ras le bol. Les concernés se reconnaitront  et vont sans doute critiquer mon point de vue mais c’est ma manière de voir et l'on n’y peut rien; dans tous les cas ce qui est écrit est écrit. La majeur partie des personnes présentes sur les réseaux sociaux et Facebook en particulier a déjà mis les pieds à l’école et j’ose croire, a déjà suivi au moins un cours de français. Pourquoi diantre certaines personnes nous abiment-elles donc les yeux avec des « xuxu » ou des phrases dont on peine à découvrir le sens ?

« Asso xest vre h1 dem1 la parti non vers et pui les ga meme ca oui. » « penx a ns ox6 o » «  kwkw fam mm dja u è ariv a bas u oubli. » « xest kmenx ndk dep8 laa » «lamou xes tro cmplik. U m fe soufri dep8 la mes 1 jr u va reget tt c k u me fe»

Nous ne sommes pas dans une salle de classe c’est un fait. Facebook n’est pas fait pour reprendre les cours de français et encore moins pour se voir corriger à la moindre erreur grammaticale par des pseudos professeurs je suis d’accord. Mais prenez vos amis en pitié quand vous écrivez. De nos jours les utilisateurs de Facebook utilisent soit un ordinateur, soit un Smartphone pour se connecter. Les inventeurs de ces différents outils ont pris tout leur temps pour mettre à notre disposition  TOUTES les lettres de l’alphabet et nous avons en plus des correcteurs à notre service. Ce n’est pas obligé d’écrire un statut sur Facebook, on se passerait bien également de vos grandes phrases à chacune de vos publications de photos. Non seulement certains vont évoquer un éternel "goumin" mais en plus en lisant leur orthographe tu as envie de commenter, pas etonnant qu’on t’est largué yako mais il faut revoir tes cours de français après avoir appelé Carglass pour réparer ce cœur brisé.  

Quand vous correspondez par message que ce soit sur internet ou ailleurs, prenez la peine d’écrire 
convenablement. Je comprends que certains soient pressés parce que le temps c’est de l’argent, toutefois votre interlocuteur perdra encore plus de temps à essayer de comprendre vos messages codés que vous n’en prendriez à écrire chaque mot correctement.

Je suis "kpakpato" je le sais mais je viens de lire un statut qui m’a tellement traumatisée qu’il fallait que j’en parle. Nous ne sommes certes pas des « Molière » mais il y a un minimum à respecter. Je reconnais et j’avoue avec beaucoup de honte que j’ai moi aussi eu ma periode « xuxu » et il m’arrive également de faire des fautes d’orthographe en l’occurrence sur Twitter, mais à un certain moment il faut évoluer et aussi anodin que cela puisse paraitre chez certaines personnes, cette évolution, l’acquisition de maturité, inclut notre manière de nous exprimer à l’écrit sur les réseaux sociaux et ailleurs. Non seulement ces textes outrageusement abrégés (si on peut appeler cela de l’abréviation) sont difficiles à comprendre, mais en plus cela laisse entrevoir une image peu glorieuse de son auteur.

Pour ma part si tu m’envoies « XLT KMEN TU VAS YA LGTEMPS HEIN »,  je te répondrai avec beaucoup de retenue d’écrire plus correctement. Toutefois sans vouloir paraitre prétentieuse, il y a de fortes chances que la conversation prenne fin plus tôt que prévu si je ne comprends rien à ce que tu racontes. Pitié pour mes yeux je porte déjà des lunettes...

Bisous les copains !


*Goumin: chagrin d'amour à l'ivoirienne
*Kpakpato: Qui se mele de ce qui ne le/la regarde pas
*Yako: expression baoule devenue populaire en Cote d'Ivoire pour exprimer son soutien dans une situation difficile.