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samedi 24 septembre 2016

Hackathon avec la Compagnie Ivoirienne d'Electricité



« Mireille maman dit d’éteindre le climatiseur ». La voix de ma cousine me réveille. J’arrête la climatisation et je me rends compte dans un sursaut qu’il est 7h33. Mon téléphone a décidé de ne pas charger cette nuit. Je n’ai donc pas entendu d’alarme. J’aurais dû être au siège de la CIE à 7h30. Très rapidement, je me prépare et à 8h je hèle un taxi. 
« Chef je vais au siège de la CIE à Treichville.

- D’accord.
- J’ai 2000.
- Hum… faut donner 3000 on va partir.
- Bon 2500 ? 
- Hum le problème est que si on va qu’il y a embouteillage je ne pourrai pas augmenter le prix.
- Bon on y va et s’il y a embouteillage je te donne 3000.

Le chauffeur accepte et je monte en lui demandant : « Donc Samedi là aussi il y a embouteillage? »
- Hum maman, Abidjan n’a pas honte oh! Même samedi il y a souvent des embouteillages. 

J’en rigole et m’installe confortablement à l’arrière pour plus de sécurité. Dieu merci il n’y a pas d’embouteillage. J’arrive à 8h25. J’aurais dû être en retard par rapport au programme mais heureusement pour moi on en est encore au petit déjeuner. A 10h30 on commence enfin…

Se plaindre c’est bien, mais contribuer à trouver des solutions c’est mieux. La majeure partie des participants du Hackathon sont du domaines du web: Developers, graphistes, community managers, journalistes; étudiants… mais il ne s’agira pas de développer des applications. Le but de ce hackathon est de developper des stratégies et des solutions pour améliorer les services et relations clients de la CIE.


Ces derniers mois, la population en Côte d’Ivoire, (et même nous qui étions à l’étranger) se plaignait des hausses de prix sur leurs factures d’électricité. Sur les réseaux sociaux, parfois dans les rues et avec violence, les clients, ou de simples usagers (les sous couverts) criaient leur ras le bol. J’ai eu l’occasion avec la présentation de Mr N’Dri Léandre, Directeur des Etudes Economiques de mieux comprendre le fonctionnement de la CIE. Je partage avec vous certaines des choses que j’ai apprises. Suivez le hashtag #hackcie sur Twitter pour plus d’infos:

  • La CIE est un service public et donc d’intérêt general. De ce fait le service doit être continu, adapté aux progrès technologiques et aux besoins de la demande, offert de manière égalitaire à tout le monde, et avoir la primauté sur les intérêts privés en cas de conflits.


  • La plupart des coupures de courant sont dues à une panne. De même que notre compteur de courant saute à la maison quand maman et moi allumons notre clim en meme temps, il arrive parfois que les équipements de la CIE fonctionnent mal en cas de surcharge (les branchements araignées, anarchiques).  La CIE ne coupe jamais le courant pour le plaisir ou à titre punitif.

  • On a l’habitude de dire que la CIV exporte le courant alors que les gens paient moins cher dans les autres pays. C’est faux! Le seul pays de la sous region où le courant coûte moins cher qu’en Côte d’Ivoire est le Niger parce qu’il reçoit plus de 80% de son électricité du Nigeria.

  • Les conditions d’abonnement, le tarif de l’électricité ne sont pas fixés par la CIE mais par l’Etat. Dans certains pays le gouvernement (l’Etat) prend en charge une partie des frais d’électricité. En Civ, la CIE s’autofinance et les frais sont à la charge de la population. 

  • La CIE n’est pas le seul producteur d’électricité en Côte d’Ivoire. Elle produit à peu près 15% de l’électricité. Par contre elle est la seule compagnie à produire et à distribuer le Courant parce que certains secteurs comme la distribution du courant, et la téléphonie fixe par exemple, sont des monopoles naturels.


L’objectif à la fin de cette journée est de développer des solutions basées sur 4 thèmes:
  • Les technologies de gestion de la relation client.
  • Les nouveaux modes de consommation de l'énergie.
  • Les nouveaux modes de communication interne.
  • Les produits de demain: la représentation géographique et les changements du marché avec l'essor des TIC.  
J’espère qu’on réussira à créer la CIE de demain avec plus de collaboration entre la CIE, les clients et les simples usagers. 

mercredi 25 mai 2016

9nine dances ou des histoires dansées...



Je vous disais que la Cote d’Ivoire est l’endroit le plus doux au monde (malgré l’insécurité et tous les autres bobos). Paule-Marie Assandre l’a une fois de plus confirmé avec 9nine dances. Il s’agit d’un spectacle de danses qui a eu lieu le 21 Mai 2016 à l’Espace Crystal Zone 4C. 9nine dances c’est bien plus que neuf danses. Ce sont des corps qui nous content leur histoire. Ce sont des femmes qui nous livrent leur quotidien à travers des mouvements dont elles seules détiennent le secret. Bien sûr il y avait aussi des hommes mais disons qu’ils n’étaient que des accompagnateurs. Le jackpot, ce sont ces jeunes dames qui pendant plus d’une heure m’ont donnée des frissons et m’ont arrachée cris et applaudissements. 


Paule-Marie Assandre ou comme dirait l’autre, L’artiste, a monté ce spectacle pour venir en aide aux femmes prostituées. C’était de l’art social. Sur scène se retrouvaient des gens qui n’étaient pas forcement danseurs ou chanteurs de métier, mais qui se sont prêtés au jeu. Bien que le spectacle ait commencé en retard, les premières notes m’ont fait oublier le temps écoulé. D’une voix suave mais forte et de gestes savamment exécutés, Paule-Marie a lancé le ton de la soirée. Elle nous a introduits dans sa tête, où tout n’est pas forcement net. 


A travers des mises en scènes alliant théâtre et danse, Paule-Marie nous a montr
é multiples facettes de la femme. Fille de joie, femme amoureuse, femme battue, star victime de l’apologie de la perfection, épouse trompée puis veuve, chrétienne dévouée, artiste passionnée, mère soucieuse, etc. Il fallait y être pour comprendre pourquoi 9nine dances doit être reproduit encore et encore, si possible chaque semaine ou chaque mois. La salle était toute petite mais j’aimerais bien revoir ce spectacle avec plus de monde. 15,000 FCFA pour la magie de ce samedi soir-là, je vous assure que ce sont des sous bien dépensés. 



J’ai particulièrement aimé les histoires de la femme battue et celle de l’épouse et la maitresse qui se battaient pour l’héritage de l’homme infidèle. Sans oublier ce passage ou plusieurs fées ont brandi des pancartes invitant à la self-acceptance, à l’estime de soi et la promotion de la beauté de toutes les femmes. A un moment du spectacle, la femme battue a laissé échapper un cri strident. Une petite touche de douleur qui m’a fait sourire (un peu sadique ?). Mais ce sont tous ces petits éléments qui ont contribué à la saveur de 9nine dances. On pouvait voir dans leurs gestes et l’expression de leur visage, que les danseuses vivaient ce qu’elles contaient. Le combat de la fille de joie et de l’épouse trompée était un délice. En fait tout était délicieux et si vous avez raté, bah je vous plains.
Mais comme je suis gentille, je vous laisse un petit aperçu de la soirée. J’espère pour vous que 9nine dances se refera. Mais en attendant, chapeau à Paule-Marie et à son équipe.







  





mardi 11 août 2015

Ahiman Women: les femmes de demain


Du jeudi 6 août au samedi 8 août 2015, s’est tenue la deuxième édition du camp de vacances organisé par Ahiman Women (femmes de demain.) Ahiman Women est une organisation créée par 4 jeunes femmes de moins de 25 ans, avec pour objectif la participation au développement de la Côte d’Ivoire, à travers le mentorat et des camps de vacances, pour des jeunes filles issues pour la plupart de familles modestes. J’ai tout de suite été séduite par la vision et la mission d’Ahiman que j’ai découvert l’année dernière sur Facebook. N’ayant pas eu l’opportunité de participer au premier camp de vacances, c’est avec enthousiasme que j’ai pris part à celui de cette année. Dans un article précédent, j’ai partagé ma première rencontre avec ma filleule, qui s’est déroulée le jour des résultats du bac 2015. Aujourd’hui, je vous offre un résumé de ce qui s’est passé pendant les trois jours de ce camp de vacances. 


Le jeudi 6 et le vendredi 7 août 2015, de nombreux ateliers ont été organisés à l’Insaac avec la participation de plus de 30 jeunes filles mentorées et d’une dizaine de mentors. En tout premier lieu, les filles ont été divisées en cinq groupes avec pour objectif de se trouver un nom, un logo, et un slogan. Avec l’aide des mentors, les demoiselles ont appris à se connaitre et à accomplir les tâches qui leur ont été assignées. Celles ayant déjà participé à la première Edition ont eu l’opportunité de dire ce qu’elles en avaient retenu, d’évoquer leur relation avec leurs mentors et les aspects à améliorer. J’ai apprécié ce moment qui m’a permis de superviser 7 jeunes filles, de les aider à prendre la parole et à proposer leurs idées.



Entre les différents ateliers, les mentorées ont eu la possibilité de faire des pauses musicales durant lesquelles nous avons pu apprécier leurs talents de danseuses et chanteuses. Ces petits moments ont permis de détendre l’atmosphère et de revitaliser mentors et mentorées. 



Entre visites de l’Insaac, ateliers sur le leadership, les métiers professionnels à dominance masculine, la littérature, les attitudes à adopter pendant les visites en entreprise, nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer. Les filleules ont également été initiées à la customisation d’accessoires avec le pagne, au modelage et à la peinture. Le clou de ce camp a toutefois été la conférence sur le thème : modèle, mentorat et coaching: bien s’entourer pour mieux réussir. Le panel était constitué de quatre femmes toutes aussi brillantes les unes que les autres dans leurs domaines respectifs. Il s’agissait des dames Gilberte Zébé, 
Fabienne Kombo, Édith Brou, et Yehni Djidji.



Je suis sortie de cette rencontre avec de nombreux conseils... Tout d’abord, il est primordial d’avoir une vision de ce que l’on désire être avant de se mettre en quête d’un mentor. De plus s’il est important d’avoir un modèle, nous ne devons en aucun cas chercher à être une copie de celui-ci. Nos panelistes nous ont invitées à avoir notre propre personnalité, à utiliser notre libre arbitre pour prendre nos propres décisions. Par ailleurs, la relation mentor-mentorée doit avoir des bases bien établies dès le départ et ne pas atteindre le domaine de l’intime. 




Adjoint au maire, présidente de parents d’élèves et Docteur d’état en pharmacie, Madame Gilberte Zébé a incité les jeunes filles à adopter l’excellence comme modèle. En se basant sur sa propre expérience, elle a souligné l’importance de toujours se lancer des challenges et de briser les préjugés. Pour Yehni Djidji, nous devons refuser que les autres nous imposent leurs limites car difficile ne signifie en aucun cas impossible. Édith Brou a quant à elle rappeler que nous pouvons grâce à internet suivre l’actualité de nos modèles. Ayant elle-même été inspirée par la force de caractère de sa grande sœur, c’est grâce au soutien de cette dernière qu’elle s’est frayée son chemin dans le monde de la communication digitale. Mais en plus de sa sœur, elle a affirmé suivre l’évolution d’Oprah Winfrey qui pour elle et des millions de personnes, représente un modèle de réussite féminin. Fabienne Kombo nous a invité à toujours garder le contact avec nos mentors et, à prêter attention à tout ce que notre entourage nous prodigue comme conseils. 



Il fallait aussi retenir de cet échange que les jeunes filles peuvent réussir dans les domaines scientifiques et tous ces autres secteurs que l’on dit masculins. L’une des panelistes de l’année dernière, a également pris la parole et reproché aux mentorées de ne pas être entrées en contact avec elle après le camp de vacances de l’année dernière. Après avoir fait un compte rendu de ses activités pendant l’année écoulée, elle a rappelé qu’il revient aux jeunes filles de se battre pour atteindre leurs objectifs. Il convient de mentionner qu'Ahiman Women 2015 a été une réussite grâce à la participation des partenaires que sont le Rotary Club et la Fondation Lady Jeanne.



J’espère avoir l’occasion d’être de la partie pour Ahiman Women 2016. Pour plus d’infos, aimez la page Facebook. J’aurais tant voulu vous raconter tout ce qui s’est passé pendant ces trois jours mais il fallait y être pour le vivre ! Et puisqu'une image vaut mille mots...








 

























vendredi 24 juillet 2015

Un Slam dit, un verre offert !


Quand on me parlait de slam auparavant, je pensais immédiatement et uniquement Grand Corps Malade. Abd Al Malick ? Je connaissais, toujours de nom mais pas de son. Autant dire que ma culture du slam était proche du niveau 0. Alors grande fut ma surprise d’apprendre qu’il existait sur ma terre d’Éburnie, des slammeurs pas malades mais ivoiriens… J’ai eu la chance d’en rencontrer deux au cours de l’atelier littéraire Voyelles. Ces derniers m’ont invitée à une soirée slam « Ici à Abidjan là ! » a dit ma copine que j’ai invitée à son tour.


Le voyage a commencé lorsqu’on recherchait le lieu de la soirée. Lorsque vous venez de Cocody, vous devez bifurquer à gauche, au carrefour après celui de la farandole. Pour ceux en provenance d’Angré par contre, ce sera le carrefour sur votre droite avant la Farandole. Une fois engagés, allez tout droit sans vous fier au mauvais état de la route. Ne tourner ni à gauche ni à droite avant d’apercevoir l’enseigne FABRIQUE CULTURELLE sur votre gauche et juste après l’université Aimé Césaire… Il y a bien un autre chemin, mais celui-là est sûrement le plus facile à indiquer.

Arrivés longtemps après 19h, l’heure prévue, nous avons été priés de patienter sous le hangar ou s’échauffaient quelques artistes. Le spectacle aurait dû être en cours mais ce n’était pas bien grave puisqu’on pouvait assister à celui-là en attendant.


L’endroit qui nous a accueilli était simple, modestement aménagé et je supposais, pas très connu. Toutefois avant le début des hostilités, les quelques tables et chaises dans la salle étaient toutes occupées et les slammeurs pouvaient déclamer. 


Ce soir-là, j’ai été conquise par le texte de Lyne qui parlait d’un mec atypique que l’on ne choisirait que si l’on était allergique au bonheur. 


Quand Sergeph, le présentateur du jour nous offrait des hymnes à l’amour, j’étais subjuguée par les textes de Bee Joe. J’ai particulièrement aimé celui sur le dévouement d’un couple de parents modestes, qui éduquent leurs enfants en leur inculquant des valeurs telles que le travail acharné et la dignité. Slam conscient, c’est ce que se targuait de faire Synthèse,  le drôle de personnage de la soirée. Dans un look qui rappelait un chanteur du coupé décalé, j’avoue qu’il m’a laissée coi sur ma chaise, par une belle satire sur le système injuste...


Et comme en Côte d’ivoire, j’ai appris qu’il existait des slammeurs au pays de Senghor. Quoi de plus normal quand on sait que le slam est juste de la poésie à l’oral. L’un des membres du collectif Vendredi Slam nous a donc fait l’honneur de sa présence « slamique »… 


Alors, tous les mercredis soirs à la Fabrique culturelle, un slam dit c’est un verre offert. Et même si je n’avais pas soif, je me suis retrouvée sur scène à lire plutôt qu’à slamer ce texte.

Elle était belle cette dame
Drapée dans son beau pagne immaculé
Sa candeur aurait pu être source de drame
Alors bien malgré moi je me suis tenue éloignée
Nymphe tout droit sortie de mes rêves
À ses soupirants elle ne laissait aucune trêve
J’aurais voulu pouvoir la dompter
Mais dans les nuits noires, elle me riait toujours au nez
Qu’avait-elle donc de si magique ?
Pour engendrer tant de destins tragiques ?
Ma fée avait la main verte
Mais c’est elle qui créait cette absence de verve
Un slam dit c’est un verre offert
Mais comment fait-on quand on n’a pas le verbe ?
Car toute la nuit j’ai été tourmentée
Par cette page blanche sans aucune pitié.