- Aristide est rentré à la maison aux environs de 22h. Franck notre fils a couru dans ses bras comme à son habitude. J'aimais voir les deux hommes de ma vie réunis. La flamme qui brillait dans les yeux d'Aristide chaque fois qu'il prenait Franck dans ses bras me donnait envie de lui donner un second fils. Malheureusement nous avions tout essayé mais les anglais débarquaient chaque mois comme s'ils se préparaient à reconquérir l'Amérique. Je désespérais de voir un jour un nouveau né qui meublerait mes nuits de ses cris. Les médecins m'avaient déclarée saine et apte à porter une seconde grossesse sans le moindre risque. Les féticheurs et autres charlatans n'avaient pas trouvé de solution à mon problème alors j'ai fini par me décourager.
- Ca va chérie? Me demanda t-il après avoir déposé notre fils.
- Oui oui et toi mon amour?
-Oh tu sais quand ca va chez toi alors ça va chez moi.
- Assieds-toi que je t'apporte à manger.Cela faisait trois ans que Franck était né et j'avais perdu mes habitudes avec Aristide; je n'étais plus la femme aimante qu'il avait connu à nos débuts. Il ne s'en plaignait pas mais je savais bien que j'avais changé, peut être par lassitude. Autrefois, je l'aurais débarrassé de sa chemise avant de lui faire un délicieux massage afin qu'il se détende. Autrefois quand il était vraiment mien et que j'étais vraiment sienne...A présent la monotonie s'était installée dans notre couple et le romantisme avait claqué la porte. Toutefois je savais que j'étais quand même sienne et qu'il était quand même mien.Aristide et moi nous sommes rencontrés à une édition du salon du livre à Abidjan et c'est notre passion commune qui nous a réunis. J'avais rarement vu un Africain aimer la lecture comme celui qui devînt plus tard mon homme. Il avait cette soif de connaissance qui caractérise les grands philosophes et je pouvais affirmer sans crainte de mentir qu'il était très intelligent. Aristide faisait partie de ce genre de personnes qui remettait tout en cause sans pour autant être paranoïaque. Tu lui parlais de franc maçonnerie et d'illuminatis, ils te disaient que des hommes avaient travaillé dur pour en arriver où ils étaient. Tu essayais de discuter d'un quelconque conflit à l'autre bout de la terre et il arrivait a te faire voir au delà de ce que servaient les medias. Il ne prenait jamais parti pour une cause en se basant sur les apparences mais toujours après avoir cherché le pourquoi du comment .Il avait cette envie folle selon moi de changer le monde. Il voulait faire l'histoire, être un exemple, un modèle pour les générations futures. Par dessus tout il était un grand croyant faisant de moi la femme la plus comblée qui soit. Il était mien et j'étais sienne.- C'était comment le boulot aujourd'hui?
-Comme d'habitude, répondit Aristide. Des chiffres et toujours des chiffres à calculer, c'est d'un ennui...C'était toujours ainsi que se terminaient nos conversations depuis un certain temps. Aristide ne me parlait plus de ces journées au travail. Il avait perdu cet enthousiaste qu'il avait jadis chaque fois qu'il défendait ses idées révolutionnaires pour développer l'Afrique. Il s'était résolu à travailler derrière un bureau joliment décoré avec pour seuls compagnons des chiffres, toujours des chiffres. Je me sentais un peu coupable de ce changement. J'avais l'impression que mon apparition dans sa vie avait bouleversé tous ses projets. Que dis-je! Ce n'était pas une impression c'était la réalité. Depuis quelques années j'étais sienne et il était mien alors ses rêves étaient loin.Après le dîner Aristide alla border Franck et vînt me rejoindre dans notre chambre à coucher. Je lisais à ce moment la "l'étranger" d'Albert Camus. Mon bien aimé sourit en me regardant et alla prendre sa douche. Je savais que j'aurais à ranger mon roman dans quelques instants. Aristide après sa douche serait venu me serrer dans ses bras et il m'aurait demandé pourquoi je lisais ce roman que j'avais déjà lu plus d'une dizaine de fois. Je lui répondrais par un baiser et nous aurions passé la nuit à froisser les draps car dans ce lit il aurait été mien et j'aurais été sienne.J'étais encore dans mes pensées quant à la nuit d'amour qui m’attendait lorsque son téléphone portable signala un message. Ce n'était pas dans mes habitudes de fouiner mais ce jour là, je me suis risquée à lire ce qui ne m'était pas autorisée."Mon amour tu me manques déjà. J'espère que tu as fais un bon voyage. Passe une bonne nuit."Mon cœur fit un bond dans ma poitrine après avoir lu ce message. J'avais mal certes mais je ne pouvais crier ma douleur et cela me faisait encore plus souffrir. Aristide avait renoncé à ses rêves parce qu'il avait en horreur le scandale. Il avait toujours été un modèle de vie jusqu'à ce que j'entre dans sa vie. Entre l'amour et une Afrique meilleure, il avait choisi d'être égoïste. Il m'avait choisi moi alors je ne pouvais pas me plaindre. J'étais sienne et il était mien mais personne ne devait le savoir. J'étais sienne et il était mien mais elle était l'épouse légitime stérile et j'étais la maîtresse qui lui avait donné un fils.Aristide sortit de la douche et m'embrassa une fois installé dans le lit. Il n'était là que pour une semaine pendant laquelle elle le croyait à l'extérieur du pays. Il était là à mes côtés me donnant tout ce que je désirais. Il était la me faisant sienne et se faisant mien. Il m'aimait; peut être pas avec la même intensité qu'au début mais pour moi il avait bafoué les règles de sa religion. Il était là me couvrant de cadeaux et de mots doux. Il était mien et j'étais sienne mais jamais nous ne formerions qu’un.
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jeudi 27 juin 2013
jeudi 14 février 2013
100 MOBILES (suite et fin)
La situation est « soayée »
car Marc veut savoir qui est Philippe et si on rentre à l’intérieur de la boîte
il le découvrira surement. Je n’ai qu’une
envie, gifler ces deux énergumènes qui m’ont « vendue » mais pour l’heure
il faut que je trouve une explication valable pour contenter Marc.
-
Tu
sais BB, ce Philippe est juste un ex qui ne compte plus pour moi.
-
Un
ex ? Cela fait un mois qu’on sort ensemble et ton anniversaire a été fêté
il y a un mois également; pourrais-tu me jurer qu'il n'y a plus rien entre vous deux ?
-
Nous
avons rompu juste après mon anniversaire, bien avant que toi et moi ne soyons
en couple. Tu penses que j’aurais pu jouer un double jeu ? Tu n’as donc
aucune confiance en moi ? Merci bien, je ne vais pas faire de scandale
devant tout le monde je préfère rentrer.
-
Qu’est
ce que cela signifie ? On vient à peine d’arriver que tu veux rentrer, dis
plutôt que tu as peur de te retrouver entre tes deux amants.
-
Je
ne vais pas te permettre de m’insulter davantage. Taxi !
-
Ce
n’est pas la peine de te fâcher pour si peu. Si tu dis qu’il n’y a plus rien
entre toi et ce type alors je te crois, rentrons maintenant.
-
Non
je te connais si on rentre tu risques de me faire honte là bas donc changeons
de boîte ou alors raccompagne-moi chez moi.
J’obtiens toujours ce
que je veux alors nous allons dans une autre boîte pas très loin de mon quartier
et la soirée se déroule sans autre embûche. Marc me raccompagne et je rallume mon téléphone pour découvrir des dizaines d’appels manqués de Philippe. Je suis
sûre que demain il me rappellera donc je préfère me glisser dans le lit pour « lover »
avec Morphée.
Il est 10h du matin à
mon réveil et toute la maisonnée semble sortie. Je dois aller chercher le
cadeau de Marc pour la Saint Valentin, une gourmette en or plaqué sur laquelle j’ai fait graver ses initiales.
Contrairement à mes habitudes j’ai décidé d’offrir un cadeau à quelqu’un d’autre
que moi parce que sans le vouloir je commence sincèrement à tenir à cet homme.
Je ne dis pas que je n’ai jamais aimé mais en général je sors avec des hommes pour
le matériel et avec Marc c’est différent. Bien entendu je ne l’aurais pas
considéré si c’était un « rienneux » mais au-delà du pouvoir d’achat,
il a ce petit quelque chose qui a fait naître une étincelle. Cela ne signifie
pas que je suis devenue la parfaite petite amie mais après avoir reçu les
cadeaux de Philipe et de mes autres « menuisiers » j’essaierai de l’être.
*****
La Saint valentin, la
fête de tous les amoureux où encore la fête des plus amoureux. Le jour où tu
découvres si tu es la titulaire de ton homme ou si ta femme en aime un autre
plus que toi. Le jour où la ville est peinte en rouge et n’écoute que du Céline
Dion. Le jour où les célibataires seraient prêts à tout pour avoir une personne
à qui offrir un présent. Le jour où les hommes pleurent pour leurs poches
pendant que les femmes attendent avec impatience le programme de la soirée. Ce
jour là, moi j’ai deux hommes à voir alors que certaines n’en ont même pas un.
J’ai déjà prévenu
Philippe qu’on passera juste la matinée ensemble alors vêtue de ma nouvelle
robe blanche bustier que j’ai achetée pour l’occasion, j’emprunte un taxi à
destination d’ Angré. Philippe habite seul dans un appartement au 22ème
arrondissement, qu’il a su aménagé avec goût. Il manque une touche féminine qu’il
me supplie de rajouter mais je garde mes marques pour mon Marc, et la seule
maison que je décorerai sera la nôtre. Vous vous demandez sans doute pourquoi
est-ce que je continue avec Philippe si j’aime Marc ? Eh bien Philippe est
le genre de personne à vous couvrir de cadeaux en toute occasion, alors pour la
Saint Valentin, je sais que j’aurai une
belle surprise et je ne veux en aucun cas la rater.
-
Allo
Philippe ! Je suis là viens ouvrir la porte.
-
Ok
mais je ne suis pas seul actuellement donc ne sois pas surprise.
-
Je
pensais qu’on passait la matinée rien que tous les deux.
-
Oui
mais mon cousin est venu me présenter sa fiancée donc tu vas les rencontrer aussi
et ils partiront dans quelques minutes.
-
Hum
okay !
Deux minutes plus
tard, Philippe m’ouvre la porte et j’aperçois dans le salon une très belle
fille métisse, la taille d’un mannequin et le sourire d’un acteur pour une pub
de dentifrice. A ses côtés un homme, mon homme.
vendredi 8 février 2013
100 MOBILES
« Elle a les
yeux revolvers elle a le regard qui tue elle a tiré la première elle
m’a touché c’est… »
-
Odette si tu ne me coupes pas cette musique ce n’est pas avec un regard que je
te tuerai mais un vrai
revolver.
![]() |
Dessin par Saraï D'Hologne |
Ce Philippe va
me créer des ennuis à force de m’appeler à toute heure, à croire que l’amour
est forcé. Depuis deux semaines je lui ai clairement signifié que tout était
fini entre nous mais il continue à me pourrir la vie. Par sa faute j'ai dû
éteindre mon Nokia, il a donc commencé à m'appeler sur le Samsung que j'ai dû
aussi éteindre finalement. Maintenant il fait pleurer m
mon BB parce qu'il sait que je succombe toujours à ses cris.
Pour ceux qui ne le savent pas mon BB est un Blackberry de dernière génération et je suis l’une des premières personnes à l’avoir à Abidjan. Je reconnais que c’est Philippe qui me l’a offert il y a un mois à l’occasion de mon anniversaire mais que voulez vous ? Un cadeau est un cadeau et l’amour est toute autre chose. On s’est aimé mais de mon côté la flamme s’est éteinte alors je ne vais tout de même pas passer la Saint Valentin avec un homme que je n’aime pas.
mon BB parce qu'il sait que je succombe toujours à ses cris.
Pour ceux qui ne le savent pas mon BB est un Blackberry de dernière génération et je suis l’une des premières personnes à l’avoir à Abidjan. Je reconnais que c’est Philippe qui me l’a offert il y a un mois à l’occasion de mon anniversaire mais que voulez vous ? Un cadeau est un cadeau et l’amour est toute autre chose. On s’est aimé mais de mon côté la flamme s’est éteinte alors je ne vais tout de même pas passer la Saint Valentin avec un homme que je n’aime pas.
Marc mon nouvel amoureux a préparé tout un
programme pour ce 14 février et je compte bien en profiter. Philippe a fait son
temps et il devrait se sentir heureux d’avoir partager un épisode de la vie
d’une fille bon chic bon genre comme moi. Aujourd’hui il faut bien qu’il laisse
quelqu’un d’autre en profiter. D’ailleurs s’il continue je vais finir par faire
dormir BB également. Tout à l’heure en m’appelant au moment même où le feuilleton
préféré de maman passait il a bien faillit me faire tuer. Maman déteste qu’on
la dérange lorsqu’Antara essaie de dire un nouveau mot.
Il est 22h, Marc et
moi devons sortir mais il ne m’a toujours pas appelée. Ah mais oui! Merde il
n’a toujours pas le numéro de BB et il a pour habitude de m’appeler sur le
Nokia ou le Samsung. Dans quel pétrin me suis-je encore mise par la faute
de cet idiot de Philippe! Hum 15 appels manqués, il faut dire que mon nouveau
chéri tient à moi. Le voici qui rappelle à nouveau je trouverai bien un
mobile parmi tant d'autres pour expliquer le fait que mes deux téléphones
soient éteints...
-
Allo !
- Bonsoir chéri !
- Bonsoir Odette, qu’est ce qui t’arrive ? J’ai essayé de te joindre plus d’une dizaine de fois pourquoi ne répondais-tu pas ?
- Ne te fâche pas mon amour tu sais, aujourd’hui c’était la journée mondiale sans téléphone mobile et maman a tenu à ce que toute la maisonnée y participe. Je suis même dans la douche actuellement pour ne pas qu’elle m’entende car sinon elle me tuerait.
- Ah désolé chérie, c’est parce que je t’attends depuis une demi-heure au carrefour comme convenu et cela m'a énervé que tu ne répondes pas. Encore désolé !
- Ce n’est rien je m’apprête à sortir viens te garer devant ma porte car je n’ai pas très envie de marcher avec mes talons.
- Ok je me rapproche de ta maison.
Je l’ai échappée
belle si jamais Marc apprends que j’ai rompu avec Philippe il n’y a pas si
longtemps il risque de rompre aussi. Tout compte fait si ma copine Raïssa ne
m’avait pas parlé de cette soi-disant journée sans téléphones mobiles je ne
sais pas comment j’aurais fait. Et revoilà Philippe qui me rappelle, je ne vais
plus le rabrouer puisqu’il a du temps et de l’argent à gaspiller.
-
Allo ! Bonsoir
Philippe rappelle moi dans deux heures je te promets de décrocher mais là je
suis occupée.
- D’accord ma puce, à tout à l’heure donc.
Ne me regardez pas
avec cet air réprobateur, j’ai bien essayé de le repousser mais il n’en fait
qu’à sa tête alors si je peux avoir plusieurs cadeaux pour la Saint Valentin
autant en profiter. Hum Marc est tout beau adossé sur sa voiture et en plus il
a mis le parfum que j’aime je peux le sentir à des milliers de kilomètres.
-
Bonsoir chéri !
Un bisou plaqué rapidement
sur ses lèvres, je m’installe dans sa voiture après qu’il m’ait ouvert la
portière en vrai gentleman. J’adore l’odeur du climatiseur, je ne sais pas si
vous la connaissez aussi mais il y a un tout petit parfum qui s’échappe souvent
de la climatisation et je l’aime trop. Marc s’installe à son tour et nous
partons au Green Club pour une soirée inoubliable avec quelques amis. L’entrée
du Club est gardée par deux cerbères qui connaissent très bien Philippe
j’espère qu’ils ne me reconnaîtront pas.
-
Bonsoir les
gars !
Marc aussi qu’est ce
qu’il a à saluer tout le monde ? Moi je ne les saluerai pas car ils ont la
langue bien pendue ces deux gorilles.
-
Mais la vieille mère
tu ne nous salue pas aujourd’hui ? C’est pas toi qui a fêté ton
anniversaire ici le mois passé ? Comment va le vieux père Philipo ?
-
Mais toi tu ne l’as
pas vu rentré tout à l’heure où quoi ? renchérit le deuxième il doit être
en train d’attendre la vieille mère à l’intérieur.
Voilà c’est bien ce
que je disais, ils ne ferment jamais leur clapet ces deux là; ils viennent de
me mettre dans une situation « drap ». Le regard interrogateur de Marc me fait comprendre que tout compte fait j’aurais dû passer toute la
journée sans décrocher mon téléphone et je me serais évitée bien des ennuis.
PS: L'histoire a été écrite le 06 février qui a été déclaré journée mondiale sans téléphone mobile.
Pour la suite attendons la St Valentin.
lundi 15 octobre 2012
ARIANE
Ariane était une fille belle, insouciante, tête en l’air,
mais gentille. Elle avait 11 ans lorsqu’il s’en est allé. Son papa, son bien aimé,
le premier homme se sa vie était parti pour ce long voyage sans retour. Il
était d’un caractère sévère pour cette petite fille mais il était quand même un
pilier pour elle. Elle avait pleuré, crié, hurlé qu’on le lui rende en vain,
personne ne semblait prêter attention à ses appels de détresse. Puis le temps
avait essayé de cicatriser la plaie dans son cœur, et elle avait grandi avec sa
mère, son grand frère et l’aînée de la famille.
A 16 ans,
Ariane en laissait paraître 3 de plus. Des hommes de toutes les classes
sociales s’intéressaient à la petite adolescente qu’elle était encore. Livrée à
elle-même, avec une mère qui était toujours restée dans l’ombre de son époux,
un frère qui n’avait le temps que pour les jupons dehors, et une sœur qui gère tant
bien que mal sa propre famille, Ariane ne savait à qui se confier. Puis, elle a
eu les mauvaises camarades; celles que les parents n’aimeraient pas voir leurs
enfants fréquenter; ces filles qui passent plus de temps dans les boîtes de
nuit et maquis, qu’elles n’en passent dans les salles de classe.
Ariane contrairement à la majorité de ses amies,
était vierge car malgré tout elle tenait à ce trésor. Tout d’abord, le mariage
était son objectif, puis face aux réalités qui se présentaient à elle, elle s’inventait le prince charmant. Pour la jeune orpheline, elle offrirait son trésor à celui
qu’elle aimerait plus que tout et dont elle serait sûre d’être l’épouse. Ariane
avait des rêves, mais personne pour la guider sur le droit chemin.
Elodie, la star de l’école avait son anniversaire,
elle n’avait invité que les V.I.P de l’établissement et Ariane en faisait
désormais partie. Dans un maquis de la Rue Princesse de Yopougon, Ariane goûta
à sa première goutte d’alcool, puis à son premier joint. Elle se sentait
puissante, et à l’abri de tout. Elle oubliait le vide occasionné par le départ
prématuré de son père. Elle oubliait les bagarres incessantes des amantes de
son frère à la maison. Elle oubliait même que sa mère souffrait de la voir
sombrer petit à petit dans les vices de l’adolescence.
Elle avait bu plus qu'elle ne devrait, et le joint
n’avait pas été une bonne idée non plus, mais Ariane ne pouvait plus le savoir.
Le matin à son réveil, elle n’avait plus aucun vêtement sur elle et était couchée
parmi ses compagnons de la soirée. Elle se leva avec un terrible mal de tête et
découvrit des traces de sang sur ses cuisses. Son entrejambe était douloureux
mais elle arrivait tant bien que mal à marcher.
Ariane s’était rhabillée, et avait rejoint sa
maison. Elle s’était frotté tout le corps, elle avait même failli se blesser
mais elle continuait de frotter. Elle voulait se débarrasser de cette souillure
mais rien, absolument rien ne viendrait replacer l’hymen où il logeait. Elle ne
savait même pas qui était le responsable de cette ignominie. Sa virginité s’en
est allée, comme son père l’avait fait auparavant sans qu’elle ne puisse rien y
faire. Elle n’avait plus rien à perdre, mais les prochains hommes sur sa route,
eux avaient tout à y perdre. Cette nuit là, elle avait aussi perdu son cœur,
alors son but ultime serait de voler celui des autres, et de les réduire à
néant, elle se l’était juré.
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