Je n’ai jamais autant vu ni utilisé le mot « pute » en si peu de jours qu’en parcourant La vie devant soi. Il revient tellement dans ce livre qu’on n’y voit presque plus la vulgarité qu’il dégage… Après avoir lu Allah n’est pas obligé, je reviens avec une autre histoire racontée par un gamin sous la plume d’un adulte. La vie devant soi est l’histoire d’un enfant de 10 ans qui n’a pas vraiment dix ans. C’est l’histoire d’un fils de pute à une époque où les moyens de contraceptions et les curetages étaient encore inconnus. Aussi, lorsque celles qui pratiquent le plus vieux métier au monde se retrouvaient enceintes d’on ne savait trop qui à cause de « la loi des grands nombres », elles accouchaient comme toutes les autres femmes. Ensuite pour éviter que leurs bambins ne se retrouvent à l’assistance publique, elles les confiaient à des anciennes prostituées qui une fois à la retraite devenaient des nounous d’enfants de prostituées en service. Ce roman pas comme les autres raconte donc une histoire d’amour entre Mohamed, jeune arabe, fils de pute et Madame Rosa vieille juive, et ancienne pute.
« Je leur ai expliqué que Madame Rosa était une ancienne pute qui était revenue comme déportée dans les foyers juifs en Allemagne et qui avait ouvert un clandé pour enfants de putes qu'on peut faire chanter avec la déchéance paternelle pour prostitution illicite et qui sont obligées de planquer leurs mômes car il y a des voisins qui sont des salauds et peuvent toujours vous dénoncer à l'Assistance publique. »
Vous en avez déjà marre de voir des mots commençant par p ? Il ne faut pourtant pas s’y arrêter. Ce livre va bien au-delà d’une histoire de cul. C’est le récit d’un gamin sans parents dans un monde où l’on vous juge par rapport à vos origines. Madame Rosa aime beaucoup Momo et ce dernier le lui rend bien. Pourtant il ressent toujours un manque qui le pousse parfois à surgir devant des voitures en circulation pour que les conducteurs apeurés sachent qu’il existe, que l’on s’intéresse à lui… Ce n’est surement pas un sentiment dont il a le monopole. Combien de fois voulons nous aussi que le monde nous remarque ? Que les gens s’intéressent à nous ? Il suffit de regarder les réseaux sociaux pour se rendre compte que Momo n’est pas le seul dans ce cas.
« Je leur ai expliqué que Madame Rosa était une ancienne pute qui était revenue comme déportée dans les foyers juifs en Allemagne et qui avait ouvert un clandé pour enfants de putes qu'on peut faire chanter avec la déchéance paternelle pour prostitution illicite et qui sont obligées de planquer leurs mômes car il y a des voisins qui sont des salauds et peuvent toujours vous dénoncer à l'Assistance publique. »
Vous en avez déjà marre de voir des mots commençant par p ? Il ne faut pourtant pas s’y arrêter. Ce livre va bien au-delà d’une histoire de cul. C’est le récit d’un gamin sans parents dans un monde où l’on vous juge par rapport à vos origines. Madame Rosa aime beaucoup Momo et ce dernier le lui rend bien. Pourtant il ressent toujours un manque qui le pousse parfois à surgir devant des voitures en circulation pour que les conducteurs apeurés sachent qu’il existe, que l’on s’intéresse à lui… Ce n’est surement pas un sentiment dont il a le monopole. Combien de fois voulons nous aussi que le monde nous remarque ? Que les gens s’intéressent à nous ? Il suffit de regarder les réseaux sociaux pour se rendre compte que Momo n’est pas le seul dans ce cas.
L’auteur parle de la prostitution, des clichés racistes, des lois de la nature, de la vie, de la mort mais surtout de l’amour… Il nous fait comprendre que tout le monde a droit à ce fameux sentiment et que l’on ne saurait vivre sans. Même quand on est vieille, grosse, laide et que l’on a autrefois utilisé son corps comme marchandise, il peut y avoir un jeune garçon qui nous aime et est prêt à tout pour éviter qu’on ne finisse ses jours dans un hôpital qui refuse de vous laisser partir…
Dans La vie devant soi, Momo a une conception particulière de la vie et du bonheur. Ce bonheur qui apparait comme un phénomène tellement rare qu’il faut en profiter au maximum quand il daigne pointer le bout de son nez.
« J'étais tellement heureux que je voulais mourir parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu'il est là. »
De la bouche et des pensées de ce gamin, ressortent des vérités sur lesquelles on ne prend pas toujours la peine de s’attarder. Ce livre m’a fait me poser des questions sur l’euthanasie et le suicide. J’ai toujours été contre l’idée de se donner la mort soi-même plutôt que d’attendre le décret divin. Mais lorsqu’une personne qui a vécu et souffert durant toute sa vie, se retrouve malade à un âge avancé sans possibilité de guérison, à quoi cela sert-il de la maintenir en vie à l’aide d’appareils qui ne lui permettront que de passer de l’état d’être humain à celui de légume ?
Dans La vie devant soi, Momo a une conception particulière de la vie et du bonheur. Ce bonheur qui apparait comme un phénomène tellement rare qu’il faut en profiter au maximum quand il daigne pointer le bout de son nez.
« J'étais tellement heureux que je voulais mourir parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu'il est là. »
De la bouche et des pensées de ce gamin, ressortent des vérités sur lesquelles on ne prend pas toujours la peine de s’attarder. Ce livre m’a fait me poser des questions sur l’euthanasie et le suicide. J’ai toujours été contre l’idée de se donner la mort soi-même plutôt que d’attendre le décret divin. Mais lorsqu’une personne qui a vécu et souffert durant toute sa vie, se retrouve malade à un âge avancé sans possibilité de guérison, à quoi cela sert-il de la maintenir en vie à l’aide d’appareils qui ne lui permettront que de passer de l’état d’être humain à celui de légume ?
« Mais Madame Rosa se gâtait de plus en plus et je ne peux pas vous dire combien c'est injuste quand on est en vie uniquement parce qu'on souffre. Son organisme ne valait plus rien et quand ce n'était pas une chose, c'était l'autre. C'est toujours le vieux sans défense qu'on attaque, c'est plus facile et Madame Rosa était victime de cette criminalité. »
Pour reprendre les mots de Gauz qui m’a fait connaitre le livre et l’auteur, « Émile Ajar est le seul être humain sur la planète à avoir eu 2 prix Goncourt. Le premier pour Les racines du ciel et le second pour La vie devant soi. Il est vieux quand il écrit La vie devant soi mais il écrit comme un gamin étrange. Un fils de pute de 10 ans qui n’est pas parti à l’école mais qui est brillant. Momo a grandi dans un quartier Cosmopolite avec des nègres, des arabes, des juifs, enfin tous les exclus de la société. Et déjà il pose des questions de l’identité qui se posent aujourd’hui en France mais il se les pose d’une manière incroyable… »
Envie d’en savoir plus ? Eh bien lire délivre ! :)
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