Le
regard perdu dans le néant, j’attendais ton retour. Au début, je regardais
l’horloge du grand salon mais j’ai fini par croire que le temps s’était figé.
Il était temps que tu rentres car de bonnes choses t’attendaient. Pendant ta
longue absence j’avais eu le temps de faire une myriade choses. J’ai confectionné
tes plats favoris et mis au frais ta cannette de coca light. Je savais que tu
l’aimais bien glacée et j’avais hâte de t’admirer en train de manger tes pommes
de terre frites devant la télévision. Apres la cuisine, je me suis assise dans
le canapé et j’ai encore attendu. 30 minutes ? Une heure ? Peut-être
une heure trente minutes, je ne m’en souviens plus exactement mais je sais que
j’en ai eu marre de ne rien faire alors je me suis mise au ménage. A ton retour
tu aurais pu voir ton reflet dans le carrelage tant je me suis appliquée à le
faire briller. Tu aurais sans doute compris pourquoi je ne cessais de te répéter
que tu étais beau, bien plus beau que moi.
J’attendais avec impatience que tu
passes le pas de la porte et que tu embellisses la maison de ton rire
contagieux. J’aurais sans doute ri moi aussi mais seulement parce que je
trouvais cela mignon quand tu bégayais animé par un enthousiasme trop grand
pour ton petit corps.
Lasse d’attendre à l’intérieur, je me suis
assise sur le perron de la porte et j’ai regardé certains voisins passer avec
leurs enfants. Ils riaient a gorge déployée pendant que moi je t’attendais. Ils
riaient alors que moi j’étais à la fois anxieuse et excitée. J’étais aussi excitée
qu’à chaque fois que je t’attendais. Excitée à l’idée de revoir ta petite
frimousse, ton visage angélique et cet air innocent que tu transportais tout le
temps avec toi. Pourtant j’étais aussi anxieuse parce que je craignais le pire;
tout était trop beau, trop frais pour être vrai. Je n’avais connu que des orages
et des éclairs et tu étais le premier mais oh combien éclatant rayon de soleil que
je recevais dans ma vie.
20 Novembre 2013, Journée internationale des Droits de l’Enfant. J’ai une pensée spéciale pour tous ces enfants qui n’ont pas la chance d’avoir un toit, des bras chaleureux dans lesquels se blottir, des parents sur qui compter… Mais je pense également à ces femmes qui attendent impatiemment de pouvoir vivre ce qu’il y a de plus beau. Qui sait ? Il y a peut-être un enfant quelque part qui lui n’attend que vous…
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