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Dessiné par Saraï d'Hologne |
Yves venait de raccompagner son énième conquête
lorsque son père demanda à le voir.
-
Yves, chaque fois je te parle de ta vie
de débauche mais tu sembles faire fi de mes conseils. C’est la dernière fois
que je te mets en garde sur tes relations intimes avec des femmes mariées.
Assieds-toi que je te raconte une histoire qui s’est passée dans notre village.
Yves s’assit sur le vélo de course de son père et
l’écouta religieusement.
« Samuel était un bel homme, charmant, soigné
qui venait d’être muté à Napiélédougou comme enseignant à la nouvelle école
primaire du village. Le vieux Koné un ami à son père avait consenti à
l’héberger le temps que l’Etat construise les logements des instituteurs, les
précédents établissements ayant faits les frais de la crise sociopolitique. Samuel
débarqua la veille de la rentrée des classes et on l’installa dans l’une des
indépendances de la maison du vieux Koné. Après avoir pris sa douche, il fut
invité à partager le repas de ses hôtes.
- Bonne arrivée mon fils, le salua Koné.
J’espère que tu as fait bon voyage.
-
Merci le vieux, oui oui malgré l’état de
la route le voyage s’est quand même bien déroulé.
-
Dieu merci donc, comme je te l’ai déjà
dis tu es ici chez toi. Ton défunt père était un grand ami à moi et
c’est avec
plaisir que je te reçois; j’espère que tu t’y plairas.
-
Merci papa Koné.
-
Avant tout j’aimerais attirer ton
attention sur l’un de tes défauts que nous connaissons tous les deux. Tu es
frivole mon enfant et ton charme et ton titre de citadin n’aideront pas à
freiner tes ardeurs dans ce village. Je ne te demande qu’une seule chose, évite
les femmes mariées. Jamais, au grand jamais tu ne dois approcher une femme déjà
en couple avec un homme car le Senoufo ne pardonne pas l’adultère.
-
Eh papa Koné j’ai changé hein, je ne suis
plus le jeune irresponsable et coureur de jupons que tu as connu pendant ton
séjour à Abidjan. Je saurai me tenir tranquille.
-
Tant mieux mon fils.
La deuxième épouse du vieux Koné apporta la sauce
arachide qui devait accompagner le plat de riz déjà disposé sur la table et les
hommes entamèrent le repas.
Deux mois étaient passés depuis l’arrivée de Samuel
au village et malgré son soi disant changement, il avait collectionné les
jeunes filles comme un gamin collectionnait des billes. Aucune ne lui résistait
car même si il n’était pas très grand de taille comme la majorité des acteurs de
films à l’eau de rose, il dégageait un charme irrésistible du haut de ses 1m65
et n’avait rien en commun avec ces hommes qui s’usaient dans les champs de
Napiélédougou. Presque toutes les belles jeunes filles avaient partagé sa
couche mais son cœur ne battait que pour Inès l’épouse du vieux Yéo.
Inès avait tout pour plaire à un homme, de sa forme
awoulaba à son teint clair naturel en passant par son ventre plat tel un tapis marocain, et par-dessus tout elle maniait très bien la langue
de Molière contrairement à la plupart des filles du village. Inès était très joviale
à l’extérieur mais enfouissait une grande colère à cause son mariage forcé avec
le vieux Yéo dû à une dette impayée contractée par ses parents pour payer sa
scolarité.
Lorsque Samuel avait commencé à lui tourner autour,
Inès lui avait dit qu’elle était mariée et que son mari ne supporterait pas
d’être cocu. Samuel n’en avait que faire des menaces d’un vieux Senoufo et face
à son insistance la jeune fille lui céda l’accès à son intimité. Tout s’était
passé dans la plus totale discrétion et Inès était rentrée chez elle lorsque
Samuel ressentit le besoin d’uriner.
Il s’apprêtait à se libérer, lorsqu’une
petite fourmi rouge sorti de son orifice. Une, puis deux, puis trois puis une
multitude d'insectes sortirent de son sexe lui infligeant par la même occasion
une terrible douleur. Samuel ne comprenait pas ce qui lui arrivait, son
pantalon grouillait de fourmis qui le gratifiaient de douloureuses morsures
le long de ses jambes. Le jeune homme sortit en courant et alla expliquer la
situation au vieux Koné qui lui demanda ce qu’il avait fait de répréhensible
récemment. Après quelques minutes de silence, il raconta qu’il avait eu des
relations coupables avec la femme du vieux Yéo.
-
Samuel ? Dans tout ce village c’est
avec Inès que tu as eu envie de t’amuser ? Mon fils la dernière personne
que tu aurais dû défier est ce vieux sorcier. On ira le voir dès demain matin
en espérant qu’il sera assez indulgent pour annuler le sort.
Malheureusement le lendemain matin, on apprit que le
vieil homme avait été assassiné par sa jeune épouse Inès qui tombée follement
amoureuse de Samuel avait décidé de se débarrasser de ce vieil homme qui
profitait de sa jeunesse. Samuel fut ainsi condamné ; le supplice des
fourmis le conduisit à se donner lui-même la mort. »
-
Papa je suis sûr que tu as inventé toute
cette histoire pour me faire peur, dit Yves après l’histoire de son père. Ce
n’est qu’une vieille légende du village.
-
Crois ce que tu veux mon fils je
t’aurais prévenu.
Yves souhaita bonne nuit à son père (qui n’était
autre que le vieux Koné) et retourna dans sa chambre à coucher. Il se rendit
aux toilettes et étant sur le point d’uriner, il aperçut une fourmi rouge sur
son indexe sans savoir d’où celle-ci venait.
Suspense! To be continued!
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