Assise près d’un stand de vente de livres, j’attendais
ma monnaie lorsque j’ai intercepté la conversation de deux hommes - qui ne parlaient pas à voix basse - à quelques
pas de là. L’un de ces
messieurs se plaignait du fait que les élèves et étudiants ivoiriens ne
visitent pas la Bibliothèque Nationale, pis certains lui avaient dit ne pas
savoir ce qu’on y faisait. Mon cas n’était pas aussi fâcheux mais je mettais
les pieds pour la première fois dans cet établissement le samedi 11 juillet
2015. Pourquoi n’y suis-je pas allée plutôt ? Peut-être parce que j’avais
suffisamment de livres à la maison et que je ne voyais pas l’intérêt de quitter
Yopougon pour le Plateau rien que pour la Bibliothèque. Ou encore parce qu’aucune
initiative n’a été mise en place pour promouvoir le bien être de la lecture
dans nos écoles et quartiers et encore moins l’importance de fréquenter une bibliothèque.
Je pencherai pour la deuxième raison pour justifier le désintéressement de bon
nombre de jeunes et adultes vis-à-vis de notre Bibliothèque Nationale.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter l’établissement mais je
me suis promis d’y retourner avant la fin des vacances. L’évènement qui m’a conduite en ces lieux réunissait plusieurs de mes sujets favoris : l’islam,
le livre, la femme. Un livre et son auteure étaient à l’honneur. Et moi j’étais
au comble du bonheur. En effet, grande fut ma surprise de voir que l’hôtesse du
jour, n’était autre qu’une dame que j’admire beaucoup pour son engagement dans
la cause de l’islam et le leadership féminin en Côte d’Ivoire en la personne de
Kane Aminata Koné. Cependant ce n’était pas elle à l’honneur mais plutôt Masséni
Barry Ben Halima, auteure de Musulmanes
sous les tropiques. J’ai d’abord cru que le livre venait d’être publié
avant d’apprendre que la première sortie avait eu lieu en 2011.
Kane Aminata Koné |
Après la doua d’ouverture, a suivi une série
d’allocutions toutes aussi élogieuses les unes que les autres à l’encontre de
la première œuvre de Ben Halima. D’après les résumés faits par l’imam El Hadj
Soumahoro Moustapha (représentant du président du COSIM), par la présidente
de l’université Felix Houphouët Boigny de Cocody Professeur Bakayoko-Ly
Ramata (marraine de la cérémonie) et par le maitre de la parole Diabaté Fousséni
(écrivain et chroniqueur à radio Al Bayane), Musulmanes sous les tropiques est un recueil de nouvelles écrites
simplement sans être simplistes, ayant pour but de fournir des modèles féminins
–des temps modernes– aux jeunes filles musulmanes. À travers l’histoire de Madame
Farida, Aicha la bombe et des deux amies Ana et Noura, il s’agissait selon l’écrivaine
de s’adresser aux jeunes filles qui sont aujourd’hui en manque de repères. Cependant,
Ben Halima invite également les parents à prendre leurs responsabilités dans l’éducation
de leur progéniture et à accompagner leurs filles lorsqu’elles choisissent
de marcher sincèrement sur le chemin de la religion.
Pr Bakayoko-Ly Ramata |
Par le biais de Musulmanes
sous les tropiques, Masséni Barry Ben Halima veut tordre le cou aux clichés
sur les femmes africaines que l’on croit bien uniquement pour rester à la
maison, dans la cuisine, et sur les femmes musulmanes que certains qualifient péjorativement
de soumises. Ce livre nous présente une autre facette de la femme qui est celle
d’une personne éduquée, ambitieuse et leader. Sans aller en profondeur, Ben
Halima dénonce les différents maux qui gangrènent l’école ivoirienne comme la
corruption et la tricherie. Enfin, l’écrivaine veut avec ce livre, parler de ce
bel islam qui est le nôtre et non celui prôné par les medias. À travers
l’histoire particulière de Ana et Noura dont l’une semblant plus instruite
et pratiquante de l’islam regarde les « moins pratiquantes de haut et les traite
de mécréantes, l’auteure nous invite tous à la tolérance et à l’abstention de
jugement dans nos communautés car le présent de l’autre pourrait être ton futur…
![]() |
Masséni Barry Ben Halima |
En attendant de me faire ma propre idée après lecture,
voilà un peu à quoi l’on devrait s’attendre en parcourant les pages de ce
livre. En conclusion comme l’a si bien dit Diabaté Fousséni, à chacun sa musulmane
sous les tropiques !
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