Après une année passée à son service j’avais finis par être habituée
à ce que tantie Myriam me martyrise. Pas une journée ne s’écoulait sans qu’elle
ne m’abreuve d’injures.
« Anita toi fille de pauvre là qui a volé mon jus
d’orange ? »
J’ai découvert grâce à ma patronne qu’être un enfant de
pauvre était une faute grave. Comment aurais-je pu voler un jus que j’avais
moi-même extrait ? Tantie oubliait qu’il m’aurait suffi de boire le jus
bien avant de le lui présenter si j’avais voulu commettre un larcin. Parfois je
me demandais si elle avait vraiment été a l’école tant elle faisait preuve de stupidité.
Tenez par exemple la dernière fois elle a trouvé dans la
chambre conjugale, un slip qui ne lui appartenait pas. Elle m’accusa d’en être
la propriétaire alors que le slip en question faisait deux fois ma taille.
Comment pouvait-elle m’ériger en bouc émissaire face à l’infidélité flagrante
de son époux ? Je ne mettais jamais les pieds dans leur chambre en
l’absence de l’un comme de l’autre et d’ailleurs cette chambre était toujours verrouillée
à double tour lorsque les deux patrons n’étaient pas présents.
« Anita est ce que tu as servi à manger à mon
fils ? Je ne veux pas qu’il devienne aussi maigre que toi hein vilaine et pauvre
fille. »
J’avais souvent envie de rire face aux insultes de la
maitresse de maison bien qu’elles m’atteignaient parfois.
J’avais envie de rire
parce que non seulement j’étais plus belle qu’elle mais qu’en plus sa forme de guêpe
ne pouvait en aucun cas rivaliser avec la mienne d’awoulaba. Par ailleurs, son
fils Tommy âgé de seulement 10 ans, était aussi gros que la célèbre Big Mama et
n’aurait pu même après une semaine de jeûne avoir la même forme que moi.
Chaque fois qu’elle m’injuriait je baissais la tête,
refrénais un fou rire ou une larme selon la gravité de l’injure et je me
retirais dans la cuisine. En effet, si je supportais le fait qu’elle m’insulte
directement j’avais du mal à accepter le fait qu’elle s’attaque à ma famille.
Hier par exemple elle a soutenu que ma mère était tellement irresponsable
qu’elle laissait une petite fille de 15 ans travailler comme servante chez des
gens qu’elle ne connaissait pas.
Non seulement j’avais envie de lui dire qu’elle était aussi
irresponsable d’embaucher une mineure comme domestique mais j’avais surtout mal
qu’elle salisse le nom de ma défunte mère. Je travaillais pour subvenir aux
besoins d’un père aveugle et de mes deux petits frères. Je n’avais pas besoin
de sa pitié mais de son respect et étant donné qu’elle n’était pas prête à me
le donner je continuais de subir ses accès de colère sans broncher. Cependant hier,
après qu’elle m’ait copieusement insultée, traiter mes parents de tous les
noms, elle sortit faire des courses pour noël avec son fils. C’est alors que
monsieur son époux s’est approché de moi. Langoureusement il m’a dit à
l’oreille « Anita tu es belle».
Il n’en fallut pas plus pour que je succombe. Il m’a tenu la
main et a continué à me dire des mots doux que je préfère garder jalousement.
Il m’entraina dans sa chambre et je lui offris mon corps non pour de l’argent
ou pour sa beauté et encore moins par esprit de vengeance. Qualifiez-moi de
fille aux mœurs légères si vous le voulez mais à cet homme je succombai parce
que cela faisait une éternité que j’avais entendu des mots sans maux.
Aaaaaaah Anita toi aussi hein ...
RépondreSupprimerAu moins la prochaine fois qu' elle t accusera d avoir laissé un slip dans son lit conjugal, elle n aura pas tord...
RépondreSupprimerJ'aime bien le jeu de mots de la fin en plus ce n'est vraiment pas un fin comme on s' y attendait
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