dimanche 23 février 2014

LAISSE-MOI TE DIRE...


Model: Fatima Soro
Photographe: HSTUDIO'S


La vie est un mystère.
Un mystère qui est l'expression même de l'inconnu.
Un inconnu que d'autres assimilent au hasard.
Mais pour moi le hasard n'existe pas, je n'y crois pas.
Tout arrive pour une raison, tout est mektoub *.
Je ne me rappelle pas de la première fois que nous avons commencé à parler, ni de la première fois que j'ai eu à poser les yeux sur toi.
Mais je me souviens très bien la première rencontre de nos lèvres.
Tu es rentrée dans ma vie comme l’on rentre dans une église ou dans une mosquée, avec calme et tranquillité.
Tu es venue et mon cœur a recommencé à sourire.
Ma vie avait changé, tu étais là, et tout allait bien.

Laisse-moi te dire que tu es celle qui m'a donné la force, tu étais mon pilier.
Tu étais celle qui me donnait envie, envie de rire, envie de vivre.
Tu étais de celles qui savent comment parler à un homme, comment rendre un homme heureux.
Souvent, je levais les yeux vers le ciel pour remercier le Seigneur de t'avoir mise sur mon chemin et de t’avoir pour femme.
Laisse-moi te dire que tu étais une personne plus que formidable.
Je ne t'oublierai jamais car à chaque fois que je regarde notre fille, je pense à toi.
Elle te ressemble tellement, elle est aussi belle que toi, elle a ton sourire, elle a tes yeux.
Parfois elle demande après toi et j’ai souvent du mal à lui répondre, je ne trouve pas les mots pour lui dire que sa maman est allée pour ne plus revenir.
Bien souvent mon cœur pleure ton absence.
Je n’étais rien sans toi, grâce à toi, j’étais mais maintenant je ne suis plus que l’ombre de ma personne.
Tu me manques, tu manques à ma vie, tu manques à notre fille.
J'espère que tu es heureuse depuis là-haut et que tu veilles sur nous.
Laisse-moi te dire que jusqu’à ce que l'ange de la mort vienne me chercher je t'aimerai plus fort chaque jour...

YD.

* Formule exclamative arabe, que l'on traduit par «C'était écrit»

Le texte n'est pas de moi mais d'un ami qui a accepté que je le publie sur mon blog. 

samedi 15 février 2014

PRENONS LE TEMPS D'ARROSER NOS JARDINS !




Il y a ces évènements, ces personnes, ces choses qui une fois sur notre chemin remettent tout en question. Bien souvent on prend des résolutions sur le coup, on décide de changer, de devenir meilleur…malheureusement ce sont parfois des décisions du moment. Quelques instants plus tard nous reprenons nos mauvaises habitudes et recommençons à nous plaindre…

Hier j’ai regardé une expérience consistant à relooker des femmes, à les prendre en photos et ensuite à retoucher ces photos afin qu’elles ressemblent aux mannequins sur les couvertures de magazine. (Vous pouvez en voir plus ici) Les réactions de ces femmes m’ont fait repenser à cette phrase « Pourquoi ressembler à quelqu’un d’autre quand je peux être moi ? » On ne s’en rend pas souvent compte mais nos vies sont des bénédictions. Il nous arrive de souhaiter changer telle ou telle partie de notre corps, pourtant il y en a qui rêvent juste d’avoir leurs cinq sens au complet.

Il arrive que je fasse des critiques en voyant des personnes se plaindre de leur vie, ou d’autres personnes sur les réseaux sociaux. Oh pas la peine de se jouer aux saints! Cela vous ait sans doute déjà arrivé à vous aussi.  Pourtant tous, nous nous plaignons presque tout le temps. Que ce soit à des proches, à Dieu ou même intérieurement. De notre physique, de nos moyens financiers, de notre santé, de nos notes en classe, de nos parents, de nos amis, de nos amours… On pourrait prendre des jours entiers rien que pour dénombrer nos moments d’ingratitude.

Bien souvent nous en sommes à envier les « uns » tandis que d’autres prient pour avoir un dixième de ce que nous possédons. La vie n’est pas faite pour être toujours belle. Elle a son lot de coups bas mais est-ce une raison pour oublier tout ce pourquoi on devrait être reconnaissant ? En ouvrant les yeux un peu plus on verrait qu’il y a ces petites choses insignifiantes que nous prenons pour acquises mais qui pour certains demeurent des miracles. Si nous prenions le temps d’arroser nos jardins, notre herbe serait sans doute aussi verte que celle du voisin que nous passons notre temps à reluquer.

En regardant bien autour de nous, plutôt que d’observer uniquement ce qu’on aimerait avoir ; en essayant de lever les yeux de notre zone de confort, on se rendrait surement compte que nous avons tout pour être heureux si seulement on se donnait la peine de l’être. Il ne s’agit pas de se complaire dans la médiocrité. Ce n’est pas un crime de vouloir obtenir plus de confort. Le crime est de négliger l’appréciation de ce qu’on a déjà en rêvant de ce que les autres possèdent. J’ai écrit cet article en espérant pouvoir le relire chaque fois que je me plaindrai afin de me rendre compte à quel point Dieu m’a bénie.

Récemment j’ai regardé des vidéos de motivation de personnes ayant des handicaps mais qui malgré tout ont choisi de vivre heureux. Plusieurs personnes les ont déjà visionné mais j’espère qu’en les regardant à nouveau, nous serons plus reconnaissants car rien de ce que nous possédons actuellement n’est entièrement acquis.  







dimanche 9 février 2014

NE ME MAUDIS PAS !



Model: Sarai D'Hologne
Photographe: Nadege Cakpo
Je me demandais ce que j’aurais pu dire pour me justifier mais en fait rien ne pourrait justifier ce que j’ai fait. En t’écrivant cette lettre j’espère juste que tu me pardonneras l’impardonnable. Je comprendrai que tu ne veuilles plus me parler mais prends au moins le temps de me lire jusqu’au bout.

J’ai rencontré Alain il y a quatre mois alors que je faisais des courses au supermarché du quartier. Il s’est gentiment proposé de m’aider à transporter mes courses jusqu’à la maison et il me parlait comme s’il me connaissait depuis longtemps. Je ne comprenais pas son comportement jusqu’à ce qu’il m’appelle Marie-Jeanne. Il m’avait donc confondu avec toi. 


Tu sais, les gens disent très souvent que nous nous ressemblons mais j'ignorais que c’était jusqu’à ce point. Il y a quand même trois années de différence entre nous mais certains de mes amis refusent de me croire lorsque je dis que nous ne sommes pas des jumelles. Bref il m’est arrivé de revoir Alain plusieurs fois après notre rencontre et je ne sais pas comment cela s’est produit mais, jamais il ne s’est rendu compte que je ne fusse pas toi. Je suis allée jusqu’à lui dire que j’avais changé de numéro de téléphone afin qu’il efface le tien. C’est le cœur à la foi plein d’amour mais aussi de remords que je t’écris cette missive. Je sais que je ne mérite pas ton pardon mais l’amour tu le sais mieux que personne rend aveugle.

Rappelle-toi lorsque tu as quitté ton fiancé le jour de vos noces parce que tu venais à peine de rencontrer un jeune homme que personne d’autre ne connaissait. Tu criais sur tous les toits que tu avais rencontré l’amour de ta vie et personne, ni ton fiancé d’alors, ni même nos parents n’ont réussi à te convaincre que tu faisais une bêtise. Souviens-toi combien tu t’es battue corps et âme pour cet inconnu rencontré au détour d’une ruelle. Grande sœur je sais que je te fais de la peine et que tu as envie de me maudire mais je t’en supplie ne le fais pas. Sous le coup de la colère on peut dire certaines choses que nous regretterons toute notre vie. Jean ton ex fiancé t’a peut-être lui aussi maudit lorsque tu l’as abandonné devant l’autel. Pourtant tu conviendras avec moi que ta seule erreur fut d’en aimer un autre que lui. Voilà pourquoi je te demande de ne pas proférer de malédiction à mon encontre car tout comme tu le fus grande sœur je suis moi aussi la victime de ce maudit Cupidon.

Je sais qu’Alain était l’homme de ta vie mais vois-tu, si tu me l’avais présenté plus tôt jamais je ne m’en serais approchée. Après l’échec de tes fiançailles, les parents ne voulaient plus te parler. Bien que tu fusses toujours à la maison, personne ne t’adressait la parole, du moins personne d’autre que moi. Bien des fois je t’ai demandé de me faire découvrir cet homme qui en une semaine avait réussi à mettre un terme à une relation - que tu lui avais caché soit dit en passant - de plusieurs années. Cela nous aurait sans doute évité ce qui arrive aujourd’hui mais il est trop tard à présent. Lorsque ce jour-là je l’ai rencontré au supermarché, j’ai tout de suite compris pourquoi tu avais bravé la colère de tous pour son amour. Alain est un dieu de la beauté, le Narcisse contemporain - sans le coté narcissique - je dirais. Comment un homme peut- il allier aussi parfaitement la beauté à l’intelligence, sans parler de son respect pour la femme. Je suis sure que tu me comprends ; que tu sais mieux que quiconque combien il est facile de succomber à son charme.

Si je te demande pardon aujourd’hui ma sœur c’est parce qu’à cause de moi tu as tenté de mettre fin à tes jours. Alain a déménagé du quartier et tu ne pouvais pas le savoir étant donné que c’est avec moi qu’il communiquait désormais. Tu te languissais de son absence et bien que tu ne te confies pas à moi je savais pourquoi tu passais désormais tes nuits à gémir. Ah oui ! C’est aussi moi qui avais effacé son numéro de ton portable et par chance tu ne le connaissais pas encore par cœur.

Quelle bonne idée ont eu nos parents de nous appeler respectivement Marie Jeanne et Marie Anne ! Ça n’a pas été difficile plus tard de convaincre Alain que mon vrai prénom - ou le tien, peu importe - était Marie Anne plutôt que Marie Jeanne comme il le pensait. Nous filions donc le parfait amour pendant ces quatre mois au cours desquels je te voyais dépérir et pleurer toutes les larmes de ton corps parce que sans nouvelle de lui. J’ai bien failli te dire la vérité mais encore une fois grande sœur, tu connais Alain et tu sais qu’aucune femme ne se résoudrait à le perdre ainsi.

En fait grande sœur, tu avais abandonné Jean que tu connaissais depuis l’enfance au profit d’Alain que tu avais rencontré une semaine avant ton mariage. De lui tu ne savais pas grand-chose, tu ignorais donc que son père était décédé un mois avant votre rencontre et qu’il devait aller en France pour gérer ses affaires et s’occuper de sa famille y résidant. Je suis désolée de te l’apprendre sur ton lit d’hôpital mais au moment où tu lis cette lettre je suis dans l’avion aux cotés de celui qui nous rend folles toutes les deux. Nos parents ont accepté que je parte avec lui. Tu ne l’as pas rencontré lorsqu’il est venu déposer ma dot tout simplement parce que tu ne sortais plus de ta chambre. Ta tentative de suicide a bien failli me faire chanceler mais j’aime trop Alain pour le laisser partir à Paris sans moi.


Je sais que tu me pardonneras difficilement mais grande sœur, pense à Jean qui a dû souffrir comme tu souffres actuellement. Il m’a d’ailleurs dit qu’il t’aime toujours et qu’il t’attendra à ta sortie de l’hôpital. N’oublie pas également que j’aimais Jean avant toi mais que tu as quand même accepté ses avances. Ce n’était pas une vengeance grande sœur mais je veux juste que tu y repenses avant d’envisager de me maudire. J’avais fini par accepter de perdre Jean car tu m’as dit que j’étais jeune et que ce que je ressentais était plus de l’admiration que de l’amour. Tu me l’as pris pour ensuite l’abandonné ainsi. Je n’avais pas prévu de te rendre la monnaie de ta pièce mais je suis sure qu’Alain était juste un fantasme pour toi ; tu ne l’aimais pas vraiment… Grande sœur je t’en prie retourne aimer ce que j’admirais et moi je me contenterai de ce dont tu rêvais. Ne m’en veux surtout pas, ne me maudit pas, l’amour est le seul coupable.