lundi 15 octobre 2012

ARIANE


Ariane était une fille belle, insouciante, tête en l’air, mais gentille. Elle avait 11 ans lorsqu’il s’en est allé. Son papa, son bien aimé, le premier homme se sa vie était parti pour ce long voyage sans retour. Il était d’un caractère sévère pour cette petite fille mais il était quand même un pilier pour elle. Elle avait pleuré, crié, hurlé qu’on le lui rende en vain, personne ne semblait prêter attention à ses appels de détresse. Puis le temps avait essayé de cicatriser la plaie dans son cœur, et elle avait grandi avec sa mère, son grand frère et l’aînée de la famille.


 A 16 ans, Ariane en laissait paraître 3 de plus. Des hommes de toutes les classes sociales s’intéressaient à la petite adolescente qu’elle était encore. Livrée à elle-même, avec une mère qui était toujours restée dans l’ombre de son époux, un frère qui n’avait le temps que pour les jupons dehors, et une sœur qui gère tant bien que mal sa propre famille, Ariane ne savait à qui se confier. Puis, elle a eu les mauvaises camarades; celles que les parents n’aimeraient pas voir leurs enfants fréquenter; ces filles qui passent plus de temps dans les boîtes de nuit et maquis, qu’elles n’en passent dans les salles de classe.

Ariane contrairement à la majorité de ses amies, était vierge car malgré tout elle tenait à ce trésor. Tout d’abord, le mariage était son objectif, puis face aux réalités qui se présentaient à elle, elle s’inventait le prince charmant. Pour la jeune orpheline, elle offrirait son trésor à celui qu’elle aimerait plus que tout et dont elle serait sûre d’être l’épouse. Ariane avait des rêves, mais personne pour la guider sur le droit chemin.

Elodie, la star de l’école avait son anniversaire, elle n’avait invité que les V.I.P de l’établissement et Ariane en faisait désormais partie. Dans un maquis de la Rue Princesse de Yopougon, Ariane goûta à sa première goutte d’alcool, puis à son premier joint. Elle se sentait puissante, et à l’abri de tout. Elle oubliait le vide occasionné par le départ prématuré de son père. Elle oubliait les bagarres incessantes des amantes de son frère à la maison. Elle oubliait même que sa mère souffrait de la voir sombrer petit à petit dans les vices de l’adolescence.

Elle avait bu plus qu'elle ne devrait, et le joint n’avait pas été une bonne idée non plus, mais Ariane ne pouvait plus le savoir. Le matin à son réveil, elle n’avait plus aucun vêtement sur elle et était couchée parmi ses compagnons de la soirée. Elle se leva avec un terrible mal de tête et découvrit des traces de sang sur ses cuisses. Son entrejambe était douloureux mais elle arrivait tant bien que mal à marcher.


Ariane s’était rhabillée, et avait rejoint sa maison. Elle s’était frotté tout le corps, elle avait même failli se blesser mais elle continuait de frotter. Elle voulait se débarrasser de cette souillure mais rien, absolument rien ne viendrait replacer l’hymen où il logeait. Elle ne savait même pas qui était le responsable de cette ignominie. Sa virginité s’en est allée, comme son père l’avait fait auparavant sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle n’avait plus rien à perdre, mais les prochains hommes sur sa route, eux avaient tout à y perdre. Cette nuit là, elle avait aussi perdu son cœur, alors son but ultime serait de voler celui des autres, et de les réduire à néant, elle se l’était juré.

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