mardi 1 décembre 2015

Sandy la catastrophe...2

Sandy la catastrophe...1ere partie

 Illustration par Saraï D'Hologne

Il pouvait humer assez fortement le parfum qu’elle dégageait lorsqu’elle lui effleura le cou de ses lèvres. Baiser froid, aussi glacé que le vent qu’il y avait en dehors des murs de l’établissement. Il ne savait pas comment il était arrivé là. Il ne savait par quelle magie elle avait pu le trainer jusqu’à cet amphithéâtre. Mais à présent il se retrouvait nu dans cette grande pièce avec celle qui ne voulait en aucune manière son bien. Elle lui tourna autour pendant longtemps avec dans ses yeux une flamme sur laquelle il n’arrivait à mettre aucune émotion. Désir ? Colère ? Tristesse ? Il n’aurait pu dire ce qui l’animait pendant qu’elle faisait passer ses mains sur son torse nu. Ses mains étaient encore moins chaudes que le baiser de tout à l’heure. Il commença à grelotter. Sa peur l’avait empêché de penser au fait que son membre était exposé à l’air libre, mais un courant d’air sur ses parties génitales le lui rappelèrent. Il pensa à couvrir son intimité et se rendit compte alors que ses mains avaient disparu. Comment cela se faisait-il qu’il ne s’en était pas rendu compte plus tôt ? Il ne ressentait aucune douleur. Là où devait se trouver des phalanges recouvertes de chair et le tout emballées de peau humaine, trainait de vieilles bandes tachées de sang mais que l’on devinait blanches avant l’opération. Qu’avait-elle l’intention de lui faire ? Il n’eut pas le courage de lui poser la question. Il ne sentait pas la douleur qui aurait dû l’habiter et après avoir vu ses mains amputées, il commençait à ne plus avoir peur non plus...

Dans sa tête, de nombreuses idées se bousculaient. Ça avait été beaucoup plus facile qu’elle ne l’imaginait. Contrairement aux autres, il était déjà déboussolé et n’était pas très souvent en compagnie d’autres étudiants sur le campus. Sandy n’avait pas eu besoin de faire beaucoup d’efforts pour l’endormir et le transporter jusqu’à chez elle. Quelques tablettes de Nitrazepam dans sa boisson, et elle n’avait eu qu’à le faire transporter par le même bon à rien qui l’avait aidée précédemment. Le reste n’avait été qu’un jeu d’enfants mais rien comparé à ce qu’elle s’apprêtait à lui faire subir. D’ailleurs elle devait trouver une solution pour faire taire son aide de camp si elle voulait que la police n’ait pas de preuves suffisantes pour l’arrêter. Cet idiot qu’elle avait déniché dans les endroits sombres de la ville pouvait ouvrir sa bouche à n’importe quel moment. Son aptitude à être ivre dès les premiers rayons de soleil faisait de lui une faille dans son projet. D’ailleurs c’était la seule erreur qu’elle avait commise jusque-là. Elle avait eu besoin de quelqu’un pour transporter ses victimes et avait choisi la première personne qu’elle avait eue sous la main. Elle s’était rendue compte de son erreur des qu’il lui avait demandé si elle avait quelque chose a voir avec les meurtres dont tout le monde parlait dans la ville. Il était pourtant celui qui avait soulevé toutes les victimes, mais apparemment l’alcool qu’il ingurgitait à longueur de journée l’amenait à croire stupidement qu’elle lui demandait ce service payant uniquement pour avoir des relations intimes avec tous ces jeunes hommes. Elle avait du mal à croire qu’un homme aussi stupide existait. Mais elle se dit quand même qu’il n’ouvrirait pas la bouche de sitôt si la police n’arrivait pas à remonter jusqu’à lui. Elle s’occuperait de son cas plus tard car pour le moment Ryan était peut être impatient de savoir ce qu’elle lui réservait. Tandis qu’il la regardait, elle repensait à l’humiliation qu’il lui avait infligée. Et pourtant elle ne demandait rien d’autre qu’on la laisse en paix. Elle se rappelait les rires sur son passage, les doigts l’indexant, et les gens s’éloignant à son approche comme si elle avait la peste. Tout doucement elle fit glisser la lame de son couteau sur son torse. Elle voulait qu’il la sente de la même manière qu’elle avait senti son intimité violée. Elle appuya un peu plus sur le manche du couteau jusqu’à ce qu’il lâche un cri strident qui résonna dans la salle. Cela voulait dire que les effets de la morphine se dissipaient. Elle ne s’inquiétait pas du fait qu’il put ameuter des gens. Elle avait volontairement attendu les congés de Noel pour mettre en œuvre son plan. Elle sentait qu’il souffrait et pensait qu’elle y aurait ressenti un certain plaisir, mais ce n’était pas le cas. Elle attendait qu’il la supplie de le libérer comme l’avaient fait les trois autres, mais aucun autre son ne traversa ses lèvres. Et elle s’en inquiétait...

Son sang coulait du haut de son torse ou partait l’incision jusqu’au plancher juste en dessous de lui. Elle lui avait collé les fesses au bureau des professeurs et chaque tentative de s’en détacher avait résulté en une douleur qu’il s’efforçait de maitriser. Ses pieds étaient libres, tout comme ce qui restaient de ses mains. Pourtant il lui était impossible de bouger. Il était fix
é à ce bureau lui-même fixé au sol et ressemblant à un autel de sacrifice. Il avait décidé de ne pas lui donner la satisfaction d’implorer sa clémence. Plusieurs fois déjà il s’était excusé, avait demandé pardon en la trouvant sur le seuil de sa maison. Mais aucun mot n’était jamais sorti de sa bouche. On eut dit qu’elle ne le voyait même pas quand en larmes il disait regretter son acte. Il s’en voulait déjà d’avoir crié lorsqu’elle lui a enfoncé la lame de couteau. Peut-être qu’il méritait ça, peut-être pas. Mais dans tous les cas, il voulait être aussi digne que l’on peut l’être lorsqu’on est nu comme un vers dans un amphithéâtre vide avec pour seul autre occupant une belle et jeune femme. Une belle et jeune femme qui s’apprête à commettre un meurtre. Une belle et jeune femme dont le cœur hurle vengeance. Une belle et jeune femme du nom de Sandy qui commence à se déshabiller sous le regard ébahi de sa victime…

- Voilà ce que tu désirais tant voir il y a trois ans. Es-tu satisfait ?

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