lundi 6 octobre 2014

LA VRAIE QUESTION




"Il était la personne que j’admirais le plus au monde, il était mon père. Il me ramenait toujours des friandises en revenant du travail et me mettait sur ses pieds pour me raconter de belles histoires. Il disait que j’étais sa princesse et pour moi il était le plus grand roi qui est jamais existé. Il disait qu’il me protègerait envers et contre tous et moi j’y croyais. Puis un jour, un évènement, peu importe ce qui arriva, changea le cours des choses. Cet homme que j’appelais « père » était devenu mon bourreau et sous chacun de ses coups je me demandais qui me protégerait de lui." Je suis Arielle et je suis Battue par mon père.


"Il avait cet air énigmatique qui dès nos premiers rendez-vous a su m’attirer et me retenir à ses côtés. Il n’était pas particulièrement beau, non il n’avait rien de Brad Pitt ou de Will Smith mais il était mon Apollon à moi et c’est tout ce qui comptait. Il avait le don de me faire rire quand bien même la situation n’avait rien de drôle. Il savait m’écouter quand j’en avais besoin et chaque mot qu’il prononçait me rassurait. Quand est ce que tout cela a changé ? Je ne sais pas, toujours est-il que les choses n’étaient plus comme avant. Il ne m’écoutait plus, et ne me faisait plus rire. Il ordonnait et me faisait pleurer. Tout parti d’une gifle insignifiante puis, de coups de ceinture en coups de poings j’eus ma carte d’abonnement à la PISAM. Un verre brisé, une réprimande de son patron au boulot, la viande trop cuite, et mon corps subissait ses assauts de colère. Je ne comptais plus les marques sur mon beau corps d’antan qui s’était transformé en treillis. Plus d’une fois j’ai voulu partir mais il me promettait de changer. J’espérais qu’il redevienne l’homme aimant qui a su conquérir mon cœur alors je restais et je priais. Cet homme à qui j’avais dit « oui » était devenu ma source de souffrance et après chaque larme versée, je cherchais celui qui me ferait à nouveau sourire." Je suis Nadia et je suis battue par mon époux.

« Dénonce-le » C’est le conseil que certains me donnait. « Pourquoi est-ce que tu ne pars pas ? » C’est la question que tout le monde me posait. J’aurais bien aimé partir mais où me serais-je retrouvée ensuite ? Je ne suis pas la seule dans mon cas et beaucoup d’autres comme moi ne savent où donner de la tête lorsque le cœur lui agit comme bon lui semble. Nous aimons nos bourreaux et c’est bien là le seul péché que nous ayons commis. Telle une malédiction cet amour nous consume, nous détruit faisant de nous des victimes que le monde extérieur prend en pitié. Pourtant les choses n’avaient pas toujours été ainsi mais il fallait un déclencheur afin que nous découvrions l’envers du décor. De l’extérieur vous êtes tentés de nous juger. Pour certains nous sommes stupides, pour d’autres aveuglées par l’amour. C’est peut-être vrai ce que peuvent penser les uns et les autres mais jamais vous ne comprendrez sans avoir vécu dans ces prisons dorées. Chaque femme battue à son histoire. Chaque femme reste pour une raison précise. Lorsque ce n’est pas la crainte de voir une autre femme maltraiter le fruit de ses entrailles, c’est tout simplement la peur de quitter le mauvais pour s’aventurer dans des endroits encore plus sombres. Qui te dit que tu ne vivras pas pire que ce que tu traverses ? Qui te dit que tu trouveras un homme qui saura t’apprécier a ta juste valeur ? Nous restons pour des raisons diverses, mais quoi qu’il en soit la question n’est pas pourquoi est-ce que nous demeurons dans ce calvaire.

La vraie question est qu’est-ce qui pousse un homme, un père, un époux, un frère, un petit ami, à lever la main sur une FEMME. Pourquoi donc s’évertue-t-on à détruire la vie, le corps, l’âme de celle-là même qui exerce le plus beau métier du monde ? Plutôt que de nous juger il serait peut-être temps de sensibiliser ceux qui nous martyrisent. Peu importe la cause, que ce soit la perte d’une épouse, d’un emploi, la pauvreté, l’alcool, rien ne devrait justifier que l’on s’acharne ainsi sur ce que Dieu a créé de plus sensible. Ils pourraient inventer tout ce qu’ils veulent pour justifier leurs actes, ils demeurent coupables. Coupables de coups et blessures aussi bien physiques que moraux. Je m’appelle Chantal et je pense qu’il serait temps qu’à chaque bourreau l’on demande des comptes.


En ce 25 Novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, il est temps que chaque femme sache ce qu’elle mérite, qui elle est vraiment. 


Merci à Grace pour le lien de cette vidéo.


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