lundi 27 juillet 2015

Irreplaceable...

Notre amour a émergé suivant le mouvement actuel du pays. Parfois on aime, parfois on blesse et on s’éloigne. Toutefois j’avoue que tous les torts sont miens cette fois… J’ai succombé à ton charme dès l’école primaire. Je me souviens de tous ces midis ou plutôt que de me rendre chez ma tante pour le déjeuner, j’accourais à ta rencontre pour des moments intenses de volupté. Comment oublier ces instants de pur bonheur ou plus rien n’existait lorsque je me retrouvais à tes côtés ? Et puis ça a changé… Cependant, permets-moi d’accuser le temps qui pendant ces deux dernières années ne nous a pas laissé indemnes. Tu as surement entendu que je clamais haut et fort ne plus t’aimer. Eh bien je m’en repens. Ce que je n’aimais pas c’était surtout cette monotonie qui s’était installée entre nous. Et également le fait que tu sois devenu si accessible au fil des ans… « Quelle ingrate ! » penses-tu peux être. Mais il n’en est rien. L’amour, quel qu’il soit, a constamment besoin d’être entretenu et parfois même de quelques challenges, afin que la flamme ne s’éteigne point. Bien qu’ayant cherché à me justifier, je te prie encore de me pardonner. Surtout que comme je le disais plus haut, notre amour à émergé. Avant on se rencontrait (presqu’) à l’abri des regards au terminus 40, Yopougon Kouté. Pourtant hier, c’était aux II Plateaux non loin de la planète BMW, et avec la complicité d’un certain Régis, que nous avons repris nos flirts. Je pourrais en aimer d’autres mais aucun d’entre eux ne saurait te remplacer.


vendredi 24 juillet 2015

Un Slam dit, un verre offert !


Quand on me parlait de slam auparavant, je pensais immédiatement et uniquement Grand Corps Malade. Abd Al Malick ? Je connaissais, toujours de nom mais pas de son. Autant dire que ma culture du slam était proche du niveau 0. Alors grande fut ma surprise d’apprendre qu’il existait sur ma terre d’Éburnie, des slammeurs pas malades mais ivoiriens… J’ai eu la chance d’en rencontrer deux au cours de l’atelier littéraire Voyelles. Ces derniers m’ont invitée à une soirée slam « Ici à Abidjan là ! » a dit ma copine que j’ai invitée à son tour.


Le voyage a commencé lorsqu’on recherchait le lieu de la soirée. Lorsque vous venez de Cocody, vous devez bifurquer à gauche, au carrefour après celui de la farandole. Pour ceux en provenance d’Angré par contre, ce sera le carrefour sur votre droite avant la Farandole. Une fois engagés, allez tout droit sans vous fier au mauvais état de la route. Ne tourner ni à gauche ni à droite avant d’apercevoir l’enseigne FABRIQUE CULTURELLE sur votre gauche et juste après l’université Aimé Césaire… Il y a bien un autre chemin, mais celui-là est sûrement le plus facile à indiquer.

Arrivés longtemps après 19h, l’heure prévue, nous avons été priés de patienter sous le hangar ou s’échauffaient quelques artistes. Le spectacle aurait dû être en cours mais ce n’était pas bien grave puisqu’on pouvait assister à celui-là en attendant.


L’endroit qui nous a accueilli était simple, modestement aménagé et je supposais, pas très connu. Toutefois avant le début des hostilités, les quelques tables et chaises dans la salle étaient toutes occupées et les slammeurs pouvaient déclamer. 


Ce soir-là, j’ai été conquise par le texte de Lyne qui parlait d’un mec atypique que l’on ne choisirait que si l’on était allergique au bonheur. 


Quand Sergeph, le présentateur du jour nous offrait des hymnes à l’amour, j’étais subjuguée par les textes de Bee Joe. J’ai particulièrement aimé celui sur le dévouement d’un couple de parents modestes, qui éduquent leurs enfants en leur inculquant des valeurs telles que le travail acharné et la dignité. Slam conscient, c’est ce que se targuait de faire Synthèse,  le drôle de personnage de la soirée. Dans un look qui rappelait un chanteur du coupé décalé, j’avoue qu’il m’a laissée coi sur ma chaise, par une belle satire sur le système injuste...


Et comme en Côte d’ivoire, j’ai appris qu’il existait des slammeurs au pays de Senghor. Quoi de plus normal quand on sait que le slam est juste de la poésie à l’oral. L’un des membres du collectif Vendredi Slam nous a donc fait l’honneur de sa présence « slamique »… 


Alors, tous les mercredis soirs à la Fabrique culturelle, un slam dit c’est un verre offert. Et même si je n’avais pas soif, je me suis retrouvée sur scène à lire plutôt qu’à slamer ce texte.

Elle était belle cette dame
Drapée dans son beau pagne immaculé
Sa candeur aurait pu être source de drame
Alors bien malgré moi je me suis tenue éloignée
Nymphe tout droit sortie de mes rêves
À ses soupirants elle ne laissait aucune trêve
J’aurais voulu pouvoir la dompter
Mais dans les nuits noires, elle me riait toujours au nez
Qu’avait-elle donc de si magique ?
Pour engendrer tant de destins tragiques ?
Ma fée avait la main verte
Mais c’est elle qui créait cette absence de verve
Un slam dit c’est un verre offert
Mais comment fait-on quand on n’a pas le verbe ?
Car toute la nuit j’ai été tourmentée
Par cette page blanche sans aucune pitié.


mardi 21 juillet 2015

Brou Aya Catherine au Lycée Classique d’Abidjan


C’est un florilège de souvenirs qui m’accueille dès que je pose les pieds dans l’enceinte du Lycée Classique d’Abidjan. Quelques bâtiments ont été repeints et certains continuent de voir leur façade prendre une autre teinte. Toutes ces rénovations ne changent pourtant pas grand-chose à cette bonne vieille marre qui en a vu passer toutes sortes de caïmans. Des jeunes, des moins jeunes, les chouchous des professeurs et les bêtes noires de ces derniers... C’est avec fierté que je dis que j’ai effectué mon second cycle au LCA. Mais aujourd’hui ce n’est pas pour écouter des théorèmes et leur réciproque que je suis là. Le motif de ma présence n’est autre que la proclamation des résultats du Bac 2015. Je viens soutenir une filleule que je n’ai encore jamais rencontrée en dehors de quelques messages sur WhatsApp. Nous n’avons pourtant pas de mal à nous retrouver (merci Facebook) et sans préambule nous rejoignons son accompagnateur pour attendre le verdict du jury. Ici et là fusent des cris, parfois même en l’absence du candidat.



- Hiii c’est ma camarade !

- Heeee on est dans la même classe !

- T a eu !

- Han ! T a eu !

J’en conclus qu’on ne vendait pas chère la peau de T mais ne dit-on pas que Brou Aya Catherine* est d’une malice sans bornes ? Et comme d’habitude certains diront « Examen là c’est chance oh !» pour les superstitieux ou « examen là c’est Dieu oh ! » pour les plus croyants (en une subsistance). On entend généralement ce genre d’expression lorsque le premier de la classe échoue tandis que celui qu’on ne voyait presque jamais sur les bancs réussit à décrocher le graal. Pour certains personnages, le bac en lui-même est un acquis, ils ne sont là que pour la mention. À ceux qui diraient « Bac coco taillé oh ! Bac avec mention oh ! Bac c’est bac ! » Ils répondront à voix haute ou en pensée « Chacun a ses objectifs ». Mais en vérité lorsqu’une personne juste à côté échoue au point près, l’on est assez content d’avoir réussi avec ou sans la mention…


Je prends quelques photos tout en gardant mes oreilles en direction du balcon sur lequel sont perchés les annonceurs de bonne nouvelle pour certains et de drame pour d’autres. Je ne sais pas à quel moment ma filleule a éclaté en larmes. On n’a même pas encore commencé sa section. Pour le moment on en est à la série A2 du lycée classique 1 tandis qu’elle a composé au lycée classique 2 dans la même série. « Ahi donc ton affaire-là c’est comme ça ? » C’est la première fois que je participe à la fameuse séance du « Candidats approchez ». Je suis finalement bien contente de n’y avoir jamais assisté en tant que candidate. Plus je la serre dans mes bras pour la consoler et plus ma crainte augmente. « Eh Dieu pardon fais en sorte qu’elle ait son bac oh ! » me dis-je. J’ai deux grandes préoccupations. Évidemment sa peine si jamais elle échoue, et ensuite comment réagir ? Comment la consoler ? Hum ! Non il ne faut pas y penser. De toutes les façons j’ai déjà son cadeau dans mon sac. Dieu ne va quand même pas me faire retourner avec ça ? Non je reste sereine. À côté les cris continuent et sur les visages en pleurs on a du mal à déterminer s’il s’agit de larmes de joies ou de peine. Certaines manifestations sont émouvantes, comme ce jeune homme qui court et va taper dans les mains d’une dame dont on ne saurait dire s’il s’agit de sa sœur ou de sa mère. Toujours est-il que sa joie laisse deviner une grande histoire derrière cet examen. Qu’est-ce qu’il a traversé comme obstacles pour y arriver ? Je ne saurais le dire. Cela me rappelle toutefois l’histoire d’une jeune fille quelques années auparavant qui au téléphone, informait sa mère de son succès. « Maman, j’ai eu mon bac oh, maman on a eu ! Ehee papa ne va plus parler. Ça la si je n’avais pas eu comment on allait faire ? Il allait dire que je suis allée prendre grossesse et je n’ai pas eu bac. Eh maman j’ai eu mon bac ! » 

 
- Série A2 lycée classique 2

Je reviens au temps présent. C’est le moment de vérité. Le nom de ma filleule commence par un B, ce qui veut dire que l’on aura la récolte des 9 derniers mois dans pas longtemps. À sa mine on devine toute l’angoisse qui l’habite et elle n’est pas la seule. Je peux entendre mon cœur cogner fort dans ma poitrine. «Tchié c’est quel organe kpakpato ça là ?» 


- Boguifo quelque chose…

À ce moment nous savons tous que soit ça passe soit ça casse. J’ai l’objectif de ma caméra braqué sur ma candidate. Mais cela ne servira pas à grand-chose car emportée par la joie à l’entente de son nom, je fermai l’appareil un court instant, avant de le reprendre pour capturer ce grand moment de joie. Merci Seigneur ! Elle éclate à nouveau en sanglots. Des gens pourraient croire qu’elle a échoué à la vue du ruisseau sur son visage. « Donc toi c’est comme ça que tu pleures quoi ? » Je ne pense pas qu’elle m’entende. À chaque « Lynda c’est comment ? » je réponds à la place de la concernée « elle a eu ». Hum on dirait que c’est pour moi-même. Ma joie est étrangement plus grande que quatre ans en arrière lorsque moi aussi je terrassais cette Brou Aya Catherine....

Alors que je raccompagne Lynda pour emprunter son taxi j’aperçois une jeune fille qui a perdu connaissance. Je ne saurai surement jamais si elle est tombée dans des pommes d’allégresse ou de chagrin…







Brou Aya Catherine : Nom et prénoms donnés au baccalauréat par les ivoiriens.








dimanche 19 juillet 2015

Voyelles pour écrire...

Pendant les 18 derniers mois, c’est avec envie que j’observais derrière mon écran tous les évènements culturels et artistiques qui se passaient à Abidjan. C’est donc sans hésitation que j’ai décidé d’assister à la première édition de Voyelles


Voyelles est un atelier littéraire initié par Stella Sanogoh et inspiré par les ateliers d’écriture qui étaient offerts par l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire (AECI). Amoureuse des mots, Stella veut permettre à des écrivains amateurs et confirmés de se retrouver chaque mois pour échanger autour de la littérature tout en apprenant à mieux écrire.


Arrivée sur les lieux entre 14h30 et 14h35, je fus surprise de n’y rencontrer que l’hôtesse du jour avant de voir arriver plus tard deux écrivains slammeurs que j’avais entraperçu dans la cour de l’ancienne mairie de Cocody. Faible promotion, heure africaine ou manque d’intérêt? Je n’arrivais pas à expliquer pourquoi jusqu’à 15h, la salle ne soit animée que par quatre ou cinq âmes -outre les tableaux pleins de vie de la salle du musée- alors que l’évènement était prévu pour 14h30. Peut-être étaient-ils tous à Heden Golf Hôtel pour voir les Twins ? Je commençais à être déçue mais le sourire rayonnant de l’hôtesse me donnait de l’espoir chaque fois que je levais le nez de ma lecture...


Finalement c'est à 15h20, qu'on aborda le sujet du jour: Littérature Africaine Francophone dans le monde, quel impact ? Je crois que l'on a surtout évoqué les raisons pour lesquelles les écrivains de l’Afrique noire francophone ne percent pas autant que leurs confrères anglophones et maghrébins et comment y remédier. En fin de compte, je n’ai pas regretté d’avoir pris part à cet atelier car j’ai appris beaucoup de choses.


Des interventions des uns et des autres -incluant les retardataires-, j’ai retenu que la littérature africaine noire francophone après 50 ans d’indépendance est encore à la traîne dans l’industrie. À ceux qui seraient prêts à crier que les Africains et les ivoiriens en particulier n’aiment pas lire, Sergeph écrivain, slammeur et co-animateur du jour répondit que les ivoiriens aiment lire mais ils n’aiment pas lire ce que nous voulons qu’ils lisent. Il rappela que le journal le plus lu en Côte d’Ivoire est l’hebdomadaire humoristique Gbich et que les petits journaux racontant des histoires quotidiennes et vraies (?) vendus à 100 francs l’unité s’arrachent comme des petits pains dans les quartiers populaires. Pour les avoir moi-même dévorés quand j’étais au lycée, j’avoue que ces petites histoires faciles à lire en attirent plus d’un. Sergeph pense donc que lorsque l’écrivain choisit une certaine audience, c’est à lui d’assumer son choix plutôt que d’espérer changer les goûts des lecteurs.


L’inaccessibilité du livre, le manque de promotion par les maisons d’édition, le faible appui par les autorités compétentes et le désintérêt pour la littérature dite lettrée sont quelques raisons évoquées pour expliquer les difficultés que rencontrent les écrivains de l’Afrique noire francophone. Mais que faire ? Cédric Marshall, jeune écrivain suggéra que l’amour pour la littérature soit inculquée dès le bas âge dans nos écoles et à la maison. En effet il est plus facile d’apprendre aux enfants l’importance de la lecture que d’essayer plus tard d’en convaincre un adulte. 


Pour l’auteur du livre Le péché, Seydou Koné, il faut rendre le livre accessible à tout le monde en installant des bibliothèques dans plusieurs villes et communes. Il pense également que des partenariats entre diverses maisons d’édition contribueraient sans doute à faire traduire les livres dans différentes langues et à les promouvoir globalement. Stella Sanogoh quant à elle pense que les écrivains doivent être des catalyseurs, des inventeurs d’âmes. Il ne faut pas écrire uniquement pour devenir célèbre ou riche mais écrire pour transmettre de l’émotion, un peu de soi. Elle blâme donc les écrivains -en prenant son propre exemple-, qui écrivent rapidement, animés par la fougue de publier une première œuvre ou même plusieurs sans essayer de construire un véritable chef d’œuvre. De chercher des tournures compliquées pour dire des choses simples... De plus selon elle, même si les maisons d’édition locales ne sont pas exactement à la hauteur de nos attentes, c’est à l’écrivain de se vendre lui-même. Avec aujourd’hui la versions électronique des livres, chaque écrivain peut lui-même vendre ses œuvres sur internet et partout dans le monde. 


Le président de l’AECI Josué Guébo rejoint Stella en clamant qu’il ne faut pas se contenter d’écrire pour les locaux. Un écrivain selon lui, doit avoir de l’audace et l’ambition de conquérir le monde. De ce fait, il ne doit pas se contenter des éditions locales. L’écrivain doit avoir une perspective universelle et cela implique en dehors même des écrits, d’être prêt à collaborer avec des maisons d’édition étrangères. Enfin, plus d’un ont souligné l’importance des prix littéraires qui permettent de faire connaître les auteurs, de leur accorder un crédit à la fois au niveau national et international et de booster les ventes.


Après ce partage et parce que les voyelles font chanter les mots, nous nous sommes retrouvés autour de la table d’écriture et chacun d’entre nous a abordé le thème de son choix. Les 4 thèmes étaient :

-         Je me souviens
-         Lumière
-         La description d’un paysage vu par un oiseau sans mentionner l’oiseau.
-         La description d’un paysage tel que vu par une femme âgée dont le vieux et détestable mari vient juste de mourir. On ne doit pas mentionner ni le mari ni la mort. 


Vous aussi derrière vos écrans vous pouvez vous y essayer en quinze minutes. Top c’est parti !











lundi 13 juillet 2015

Masséni Barry Ben Halima: Une musulmane sous les tropiques!


Assise près d’un stand de vente de livres, j’attendais ma monnaie lorsque j’ai intercepté la conversation de deux hommes - qui ne parlaient pas à voix basse - à quelques pas de là. L’un de ces messieurs se plaignait du fait que les élèves et étudiants ivoiriens ne visitent pas la Bibliothèque Nationale, pis certains lui avaient dit ne pas savoir ce qu’on y faisait. Mon cas n’était pas aussi fâcheux mais je mettais les pieds pour la première fois dans cet établissement le samedi 11 juillet 2015. Pourquoi n’y suis-je pas allée plutôt ? Peut-être parce que j’avais suffisamment de livres à la maison et que je ne voyais pas l’intérêt de quitter Yopougon pour le Plateau rien que pour la Bibliothèque. Ou encore parce qu’aucune initiative n’a été mise en place pour promouvoir le bien être de la lecture dans nos écoles et quartiers et encore moins l’importance de fréquenter une bibliothèque. Je pencherai pour la deuxième raison pour justifier le désintéressement de bon nombre de jeunes et adultes vis-à-vis de notre Bibliothèque Nationale.  


Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter l’établissement mais je me suis promis d’y retourner avant la fin des vacances. L’évènement qui m’a conduite en ces lieux réunissait plusieurs de mes sujets favoris : l’islam, le livre, la femme. Un livre et son auteure étaient à l’honneur. Et moi j’étais au comble du bonheur. En effet, grande fut ma surprise de voir que l’hôtesse du jour, n’était autre qu’une dame que j’admire beaucoup pour son engagement dans la cause de l’islam et le leadership féminin en Côte d’Ivoire en la personne de Kane Aminata Koné. Cependant ce n’était pas elle à l’honneur mais plutôt Masséni Barry Ben Halima, auteure de Musulmanes sous les tropiques. J’ai d’abord cru que le livre venait d’être publié avant d’apprendre que la première sortie avait eu lieu en 2011.

Kane Aminata Koné
Après la doua d’ouverture, a suivi une série d’allocutions toutes aussi élogieuses les unes que les autres à l’encontre de la première œuvre de Ben Halima. D’après les résumés faits par l’imam El Hadj Soumahoro Moustapha (représentant du président du COSIM), par la présidente de l’université Felix Houphouët Boigny de Cocody Professeur Bakayoko-Ly Ramata (marraine de la cérémonie) et par le maitre de la parole Diabaté Fousséni (écrivain et chroniqueur à radio Al Bayane), Musulmanes sous les tropiques est un recueil de nouvelles écrites simplement sans être simplistes, ayant pour but de fournir des modèles féminins –des temps modernes– aux jeunes filles musulmanes. À travers l’histoire de Madame Farida, Aicha la bombe et des deux amies Ana et Noura, il s’agissait selon l’écrivaine de s’adresser aux jeunes filles qui sont aujourd’hui en manque de repères. Cependant, Ben Halima invite également les parents à prendre leurs responsabilités dans l’éducation de leur progéniture et à accompagner leurs filles lorsqu’elles choisissent de marcher sincèrement sur le chemin de la religion.

Pr Bakayoko-Ly Ramata
Par le biais de Musulmanes sous les tropiques, Masséni Barry Ben Halima veut tordre le cou aux clichés sur les femmes africaines que l’on croit bien uniquement pour rester à la maison, dans la cuisine, et sur les femmes musulmanes que certains qualifient péjorativement de soumises. Ce livre nous présente une autre facette de la femme qui est celle d’une personne éduquée, ambitieuse et leader. Sans aller en profondeur, Ben Halima dénonce les différents maux qui gangrènent l’école ivoirienne comme la corruption et la tricherie. Enfin, l’écrivaine veut avec ce livre, parler de ce bel islam qui est le nôtre et non celui prôné par les medias. À travers l’histoire particulière de Ana et Noura dont l’une semblant plus instruite et pratiquante de l’islam regarde les « moins pratiquantes de haut et les traite de mécréantes, l’auteure nous invite tous à la tolérance et à l’abstention de jugement dans nos communautés car le présent de l’autre pourrait être ton futur…
Masséni Barry Ben Halima
En attendant de me faire ma propre idée après lecture, voilà un peu à quoi l’on devrait s’attendre en parcourant les pages de ce livre. En conclusion comme l’a si bien dit Diabaté Fousséni, à chacun sa musulmane sous les tropiques !